Les banques ont les yeux de Chimène pour la clientèle patrimoniale

Par Christine Lejoux  |   |  538  mots
La Banque Palatine ambitionne de multiplier par près de deux son résultat net, d'ici à 2017, à 71 millions d'euros. REUTERS.
La Banque Palatine, filiale de BPCE, entend conquérir 9.400 nouveaux clients disposant d’au moins 50.000 euros d’avoirs financiers, d’ici à 2017.

Vous disposez de 50.000 à 1 million d'euros d'avoirs financiers ? Bienvenue à la Banque Palatine ! "Il ne s'agit là que d'une fourchette, nous accepterons bien sûr les personnes dotées de plus d'un million d'euros d'actifs", sourit Pierre-Yves Dréan, directeur général de la Banque Palatine.

Ce dernier a présenté, le 19 mars, les résultats annuels et le nouveau plan stratégique de cette filiale du groupe BPCE (Banque Populaire Caisse d'Epargne). Un plan qui vise notamment à conquérir - d'ici à 2017 - 9.400 nouveaux clients dits privés, c'est-à-dire disposant d'au moins 50.000 euros d'avoirs financiers.

 Une activité faiblement consommatrice de capitaux propres

 Les autres banques françaises entendent elles aussi pousser leurs feux sur le créneau de la banque privée. D'abord parce que la progression des avoirs des personnes les plus riches devrait progresser de 6% par an, d'ici à 2017, à l'échelle mondiale, selon BNP Paribas Wealth Management, qui a récemment fait part de son ambition de devenir la cinquième banque privée au monde d'ici à 2016, avec plus de 300 milliards d'euros d'actifs sous gestion.

 Ensuite parce que l'activité de banque privée est faiblement consommatrice de capitaux propres, un atout au moment où la nouvelle réglementation dite de Bâle III exige des banques de renforcer leurs bilans. Aussi la Société générale a-t-elle également dévoilé, lors de la présentation de ses résultats 2013, son intention de faire bondir de 25% le résultat de sa banque privée en France, d'ici à 2017.

 Deux métiers qui présentent des synergies

 Les objectifs affichés par ses concurrentes ne semblent pas effrayer la Banque Palatine. Il est vrai que celle-ci peut compter sur les synergies existant entre ses deux métiers, le financement d'entreprises de taille intermédiaire (ETI) d'une part, et la gestion de patrimoine de clients aisés d'autre part.

 Le premier métier nourrissant l'autre : nombre de clients privés de la Banque Palatine sont en effet des dirigeants d'ETI financées par l'établissement de crédit, et qui font appel aux services de ce dernier à titre personnel lorsque, par exemple, la cession de leur société les place à la tête d'un patrimoine qu'il convient alors de gérer, de placer.

 Multiplier par près de deux le bénéfice net

 Mais, l'objectif de 9.400 nouveaux clients privés dans quatre ans étant particulièrement "agressif", de l'aveu même de Pierre-Yves Dréan, le directeur général de la Banque Palatine entend ne plus circonscrire son offre de banque privée aux dirigeants propriétaires de leur société mais l'élargir aux membres des comités exécutifs des ETI. Un objectif qui sera également servi par l'ambition de la Banque Palatine de conquérir la clientèle de 1.000 nouvelles ETI d'ici à 2017.

 La visée ultime de ne nouveau plan stratégique étant de multiplier par près de deux le bénéfice net de la banque au cours des quatre prochaines années, à 71 millions d'euros, pour un produit net bancaire (PNB, l'équivalent du chiffre d'affaires) de 339 millions. C'est dire si le groupe aura parachevé son redressement, entamé en 2008, quand son PNB n'excédait pas 204,3 millions d'euros, et son résultat net, 7,8 millions.