Goldman Sachs, UBS : les dirigeants des banques renoncent à leur bonus

Les uns après les autres, les dirigeants des grandes banques abandonnent leur bonus. Après Goldman Sachs, c'est au tour des membres du directoire et du président du conseil d'administration d'UBS de voir leur rémunération variable supprimée.
Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs a perçu un bonus record de 68 millions de dollars en 2007.

Les banques jouent la carte de l'austérité depuis quelques mois, en particulier quand elles ont bénéficié du soutien de l'Etat. Ce lundi matin, on apprenait que Lloyd Blankfein, le PDG de Goldman Sachs et six de ses directeurs renonçaient à leur bonus 2008. Et quelques heures plus tard, UBS a annoncé à son tour qu'aucun bonus ne serait versé à son équipe dirigeante cette année.

Question de cohérence pour des établissements bancaires qui ont chacun eu recours à des aides financières pour se maintenir à flots. Longtemps épargnée par la crise des subprimes, Goldman Sachs a finalement abandonné son statut de banque d'affaires en septembre pour celui de holding bancaire.

Cette modification qui lui a permis d'accéder aux facilités de financement mises en place par le gouvernement américain, via la Réserve fédérale. Fin octobre, la banque avait reçu 10 milliards de dollars de la part de l'Etat américain, en échange d'une prise de participation dans son capital.

Pour UBS, la situation est encore plus préoccupante. La banque suisse fait partie des plus touchée par la crise du subprime. Elle a dû appeler au secours les autorités de son pays, qui l'ont renfloué à hauteur de 60 milliards de dollars. Une aide toutefois conditionnée à l'obligation de "réaménager le système de rémunération des membres du conseil d'administration et de la direction" du groupe.

Chez UBS, le salaire de Marcel Ospel, l'ancien patron, était qualifié de "pharaonique". Celui-ci avait finalement renoncé à toucher son bonus et vu son salaire fondre de plus de 90% en 2007.

La situation est un peu différente chez Goldman Sachs. L'américain a longtemps maintenu des résultats record, malgré la crise. En conséquence, l'an dernier justement, Lloyd Blankfein, son PDG, avait touché un bonus de fin d'année de près de 68 millions de dollars. Une somme qui venait s'ajouter à son salaire de 600.000 dollars annuels.

Crise de confiance
Goldman Sachs a longtemps fait figure de privilégiée dans le monde chahuté de la finance américaine, mais l'établissement souffre tout de même de la crise. Bien que les comptes de l'établissement se maintiennent largement dans le vert, ses performances financières sont en nette baisse. En septembre, Goldman Sachs a publié un bénéfice net de 845 millions de dollars pour le troisième trimestre de son exercice. Un montant en baisse de 70% sur un an.

Chez UBS, la crise de confiance est telle que les clients de la banque lui ont retiré plus de 83,6 milliards de francs suisses entre juillet et septembre. La mise en place de son "nouveau modèle de rémunération" est donc censée redorer l'image du numéro un bancaire suisse. Selon la banque, il sera "basé sur le long terme et dépendra étroitement de la création de valeur entrepreneuriale".

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.