Vers une crise des crédits à la consommation ? L'UFC-Que Choisir veut "contraindre les banques"

Par AFP  |   |  310  mots
(Crédits : Reuters)
Les crédits conso en défaut pourraient dépasser les 12 milliards d'euros (+40%) l'an prochain, selon l'association de consommateurs.

C'est une bombe à retardement qui pourrait avoir des conséquences dévastatrices, dans un contexte d'après-crise Covid-19. L'association de consommateurs UFC-Que Choisir appelle l'Union européenne à obliger les banques à proposer plus rapidement des mesures de restructuration à leurs clients, face à une augmentation attendue en 2021 des défauts sur les crédits consommation, dans un communiqué mercredi.

"Face à la déferlante attendue des difficultés de remboursement des crédits à la consommation", explique l'UFC-Que Choisir, elle "appelle les législateurs européens à contraindre les banques à proposer une mesure de restructuration dès le deuxième incident de remboursement et, en tout état de cause, avant la cession éventuelle d'un crédit douteux".

Selon ses calculs, "les crédits conso en défaut pourraient, selon nos estimations, dépasser les 12 milliards d'euros (+40%) en 2021", poursuit l'association, pour laquelle "les établissements de crédit ont une responsabilité majeure dans la gestion de ces impayés, afin d'éviter que les emprunteurs ne basculent dans le surendettement".

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En outre, ils "doivent d'urgence leur proposer des solutions pérennes" car "les moratoires accordés au printemps sont, pour les deux-tiers, arrivés à échéance en novembre", explique encore l'association, qui redoute en outre la nature du plan d'action que doit présenter la Commission européenne "pour purger les bilans des banques de leurs crédits 'pourris'".

"Loin de chercher à remédier aux pratiques de distribution trop risquées ainsi qu'à la mauvaise gestion bancaire des difficultés de remboursement de leurs clients, il entend faciliter leur revente à des sociétés de recouvrement!", dénonce l'UFC-Que Choisir, dont les associations locales "témoignent déjà d'une explosion des plaintes en raison du manque de garde-fous aux pratiques agressives des sociétés de recouvrement".

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