Epargne et consommation : deux piliers d'une relance responsable

La crise sanitaire liée à l'épidémie du coronavirus SARS-CoV-2 a sonné le coup d'arrêt de la croissance et représente un véritable défi pour les économies françaises, européennes et mondiales. Alors que le Premier Ministre a annoncé le plan de relance du Gouvernement le 3 septembre dernier, il est important de rappeler que chacun de nous, à titre individuel, peut être acteur et contribuer à cette relance.
(Crédits : DR)

Deux éléments permettront de sortir de la crise actuelle : la relance de la consommation, permettant de « booster » l'appareil productif des entreprises pour répondre aux besoins des consommateurs (ex : primes incitatives à l'achat de véhicules propres dans le secteur automobile) mais également l'investissement dans ces mêmes entreprises pour leur permettre de produire dans de bonnes conditions.

Alors que le taux d'épargne des Français est au plus haut et que les Français sont de plus en plus nombreux à vouloir épargner, l'enjeu sera de trouver le juste équilibre entre l'incitation à consommer et l'orientation de l'épargne vers le financement de l'appareil productif dans une perspective de moyen-long terme.

Réinjecter l'épargne « dormante » dans l'économie

C'est un fait, l'épargne est en grande partie aux mains des séniors qui souvent ont travaillé toute une vie pour se constituer un « bas de laine » pour leurs vieux jours ou pour transmettre à leurs enfants et petits-enfants.
Aussi, sans remettre en cause la sécurité financière des plus de 60 ans, inciter et faciliter, dès maintenant, les transferts intergénérationnels vers des générations plus jeunes, en phase d'équipement, et prêtes à épargner à long terme, en particulier pour leur retraite, pourrait permettre de faire « d'une pierre, deux coups » : relancer la consommation et favoriser l'épargne longue « utile ».

Avec la mise en place, dans le cadre du troisième projet loi de finances rectificative, d'un abattement supplémentaire de 100 000 € sur les donations (jusqu'au 30/06/2021) conditionné à l'investissement des sommes transmises dans la construction de sa résidence principale, au financement de travaux de rénovation énergétique de sa résidence principale ou, enfin, à la souscription au capital d'une petite entreprise dans laquelle le donataire exerce, un premier pas a été franchi.

Mais si cette mesure traduit la volonté du Gouvernement de remettre au goût du jour les donations, elle reste trop contraignante en termes d'utilisation des sommes reçues pour atteindre ses objectifs, à savoir aider au développement d'entreprises et accélérer la transition énergétique.

Pour rendre cette mesure plus intéressante, ne pourrait-on pas libérer l'utilisation des sommes transmises en élargissant le cadre prévu par le législateur à d'autres formes d'épargne long terme (à hauteur de 30% ou 40% des sommes transmises), le solde (entre 60 et 70%) restant disponible pour financer l'équipement de son domicile, l'achat d'une nouvelle voiture... ou tout simplement se faire plaisir ?

Consommer et investir responsable

Que ce soit en termes de consommation ou d'investissement, aucune action ne sera réellement utile sans la prise en compte de la préservation des ressources naturelles et du bien-être social des femmes et des hommes.

Il est important de préserver notre planète en développant des énergies respectueuses de l'environnement car tout ce que nous mangeons, portons, utilisons est le résultat de la transformation de ressources naturelles grâce à l'énergie que nous produisons.
Plus que jamais, il est important de « moraliser » sa consommation, son épargne et ses investissements afin de prendre en compte ces contraintes devenues incontournables
Que l'on soit consommateur ou investisseur, il est de notre responsabilité de se renseigner sur les engagements en termes de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui traduit leur contribution au développement durable et d'exiger, s'il existe, le rapport RSE.

Grâce à la loi PACTE du 22 mai 2019, de nouvelles dispositions sont entrées en vigueur pour renforcer la RSE : toutes les entreprises françaises sans exception, doivent "prendre en considération" les enjeux environnementaux et sociaux dans la gestion de leurs activités et leurs relations avec les parties prenantes.

En termes d'investissement, privilégier une épargne « active » responsable, respectant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) clairs voire labellisés ISR* ou Greenfin** permet de contribuer à l'amélioration de la résilience de notre société face aux évolutions auxquelles elle est confrontée. L'épargnant doit désormais placer son argent, non seulement en fonction de ce qu'il va lui rapporter, mais aussi en fonction de ce qu'il va rapporter à la société, en termes de plus-value sociale et de développement durable.


(*) Investissement Socialement Responsable : placement visant à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui contribuent au développement durable
(**) Le label Greenfin garantit l'orientation des investissements vers le financement de la transition écologique et énergétique

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