BPCE veut devenir "la banque préférée des développeurs et des startups"

Par Delphine Cuny  |   |  557  mots
François Pérol, le président du directoire de BPCE, qui regroupe les Banques Populaires et les Caisses d'Epargne, veut accélérer la transformation de la banque de détail face aux ruptures technologiques.
L'organe central des Banques Populaires et Caisses d’Epargne crée un contrat type de relation avec les jeunes pousses auxquelles elle ouvre ses achats. Elle est la première banque française à se lancer dans l'open data.

[Article mis en ligne mardi à 19h et mis à jour mercredi à 8h30]

"L'accélération digitale", c'est le nouveau leitmotiv de François Pérol , le président du directoire de BPCE. Le patron de l'organe central des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne veut transformer les métiers de la banque de proximité en innovant en interne et avec les startups. Pour cela, le groupe mutualiste annonce ce mardi soir deux initiatives pour aller plus loin : d'une part, la création d'un "Startup Pass", sorte de contrat type simplifiant et clarifiant les conditions de coopération avec les jeunes pousses, et d'autre part, le lancement d'une démarche d'ouverture de ses données, accessibles aux tiers via une plateforme en ligne.

"En ouvrant ce nouvel espace, le groupe BPCE se positionne comme la première banque commerciale en France à s'engager dans une démarche d'open data, signe de son ambition de devenir la banque préférée des développeurs et des startups" explique le groupe dans un communiqué.

Contractualiser les relations avec les startups

La banque publique BpiFrance a initié sa propre ouverture des données en mars 2014 via sa structure Le Lab qui publie des données sur les PME. La Banque de France s'y est mise aussi en novembre dernier en ouvrant une "open data room" à destination des chercheurs avec plus de 400 millions de données anonymisées sur les établissements financiers, les entreprises et les particuliers (prêts, surendettement, etc).

BPCE démarre avec 13 jeux de données disponibles sur une plateforme ouverte, dans les domaines de la communication financière (produit net bancaire, encours de crédits, d'épargne), de la géolocalisation des agences, du développement durable (microcrédits accompagnés, bilan carbone, etc) et des ressources humaines (recrutement en CDI par tranches d'âge, formations, effectifs). Des données déjà publiques, issues des rapports annuels notamment.

"L'ensemble des données étaient publiques, mais elles n'étaient pas forcément accessibles aux développeurs. Nous avons travaillé avec la startup de référence dans le domaine, Opendatasoft, pour les mettre aux formats standards" a fait valoir Yves Tyrode, le M. Digital de BPCE.

L'autre volet de la politique d'open innovation de BPCE concerne la politique des achats du groupe, soit 3,7 milliards d'euros par an. Tous ces marchés seront désormais ouverts aux startups. Le Startup Pass est un dispositif contractuel destiné à lever certaines inquiétudes des jeunes pousses qui se plaignent des délais, des lourdeurs administratives, voire de logique de prédation, intentionnelle ou non, de la part de grands groupes. Le pass doit définir, dans des formalités simplifiées, les conditions de coopération, en respectant la propriété intellectuelle des startups, afin de travailler "plus efficacement" ensemble. BPCE met ainsi en œuvre l'un des points clés des bonnes pratiques recommandées en matière d'open innovation. Le groupe bancaire s'engage à un délai de règlement maximum de 20 jours (contre 28 jours actuellement en moyenne) pour ces jeunes entreprises aux reins pas toujours solides. Et aussi à "challenger 100% des dépenses par des solutions digitales disruptives", d'ici à 2020.

BPCE indique travailler en tout avec plus de 500 startups. Le groupe a investi dans plusieurs Fintech, notamment LePotCommun, DepoPass, eCotiz, et racheté la banque mobile allemande Fidor, qu'il lancera dans les prochains mois en France.