« La banque n’est pas gratuite », rappelle Frédéric Oudéa à Orange

Par Delphine Cuny  |   |  488  mots
Le directeur général de la banque au carré rouge et noir compte contre-attaquer au nouvel entrant venu des télécoms en mettant les gros moyens derrière Boursorama, sa filiale leader de la banque en ligne.
Interrogé sur l’arrivée d’Orange Bank, qui joue la carte de la gratuité, le patron de la Société Générale a souligné que les exigences de sécurité nécessitaient d’importants investissements. Dans ce contexte, il compte « développer à fond Boursorama », sa banque en ligne.

Le nouvel entrant Orange Bank ne laisse pas indifférent la concurrence. Interrogé sur le lancement, la veille, le 2 novembre, de l'offre bancaire de l'opérateur télécoms, jouant la carte de la gratuité, le patron de la Société Générale, Frédéric Oudéa, qui commentait vendredi ses résultats du troisième trimestre au cours d'une conférence téléphonique, ne s'est pas fait prier pour livrer sa vision du métier et du marché.

« Nous avons une stratégie consistant à développer à fond Boursorama, qui a un modèle extrêmement efficace opérationnellement et offre la totalité des services bancaires : du crédit à la consommation, du crédit immobilier, de l'épargne, des services de paiement. Nous avons avec Boursorama incontestablement un leader en France dans la banque en ligne », a-t-il argumenté, en comparant : « Orange commence avec une offre relativement limitée or la banque est une activité relativement complexe. »

« La banque n'est pas gratuite, il est important de le rappeler à nos concitoyens », a-t-il insisté. « Elle exige des investissements pour garantir la sécurité des dépôts et la sécurité des données. Tout cela a un coût. Il faut investir en sécurité et en compliance », la conformité réglementaire (lutte contre le blanchiment d'argent et financement du terrorisme, respect des règles de déontologie, de la législation fiscale, etc).

« Tout faire pour maintenir le leadership de Boursorama »

Le directeur général délégué supervisant la banque de détail en France et à l'international, Bernardo Sanchez Incera, avait le premier commenté l'arrivée du nouveau concurrent sur la scène bancaire française :

« Nous avons observé comme vous ce lancement. C'est une offre relativement classique par rapport à ce que font les banques en ligne. Orange a prévu des investissements de long terme et a l'ambition de mettre beaucoup de moyens », a-t-il relevé.

« D'un point de vue qualitatif, cela conforte l'une de nos convictions sur l'importance de la digitalisation des process et la capacité de traiter les demandes des clients de façon dématérialisée. Nous allons accélérer la croissance de Boursorama. Nous ferons tout ce qu'il faut pour maintenir ce leadership », a-t-il prévenu.

Acteur historique de la banque sur Internet, filiale à 100% de la Société Générale depuis l'été 2015, Boursorama approche des 1,2 million de clients à fin septembre 2017, a annoncé vendredi sa maison-mère. Sa directrice générale, Marie Cheval, est récemment partie chez Carrefour comme directrice exécutive chargée des clients, des services et de la transformation digitale. Déficitaire l'an dernier après de gros efforts de promotion et de marketing, le courtier et portail d'infos boursières, qui est déjà la banque en ligne la moins chère du marché selon divers classements, ne devrait pas tarder à riposter avec des offres encore plus agressives face à Orange Bank.