La "finance de l'ombre" a encore enflé au niveau mondial

Par Delphine Cuny  |   |  385  mots
Le shadow banking au sens strict a augmenté de 3,2% à 34.000 milliards en 2015, auquel il faut ajouter les autres intermédiaires financiers (OFI), par exemple les fonds de capital-risque ou de capital-développement, les entreprises de leasing et les captives. Ce graphique permet de comparer aux acteurs financiers non-bancaires (MUNFI, c’est-à-dire assurances, fonds de pension, soit 149.000 milliards de dollars) et à l’ensemble des actifs financiers (321.000 milliards).
Le "shadow banking", la finance parallèle peu ou pas régulée, atteint 92.000 milliards de dollars fin 2015, selon le rapport du Conseil de stabilité financière.

Depuis la crise financière mondiale de 2007-2008, l'ampleur prise par le « shadow banking », cette formule inquiétante désignant les financements issus d'établissements non bancaires, peu ou pas régulés, est surveillée de près par le Conseil de stabilité financière (FSB), un organisme mandaté par le G20. Or le dernier rapport du FSB, publié ce mercredi, qui dresse un bilan de cette « finance de l'ombre » dans 28 pays représentant 80% du PIB mondial - dont, pour la toute première fois la Belgique et les îles Caïmans - nous montre qu'elle a continué de croître.

Les sommes brassées dans ce système financier « parallèle », qui fait peser des risques de stabilité du fait de son intrication avec le système bancaire traditionnel, ont augmenté de 3,2% à fin 2015, pour atteindre 34.000 milliards de dollars. Cela représente 13% de l'ensemble des actifs financiers et l'équivalent de 69% du PIB des pays concernés.

Si l'on y ajoute les autres intermédiaires financiers (OFI), par exemple les fonds de capital-risque ou de capital-développement, les entreprises de leasing et les captives (auto), le shadow banking au sens large a progressé de 3.000 milliards pour s'élever à 92.000 milliards de dollars fin 2015.

[Composition du système financier en Belgique et aux îles Caïmans. En rouge : les banques. En bleu : les assureurs et fonds de pension. En jaune : les autres intermédiaires financiers, fonds de capital-risque ou développement, hedge funds, etc. En violet : les banques centrales. En orange : les institutions financières publiques. Crédits : FSB.]

« La finance de marché apporte une diversification importante des sources de financement qui soutiennent l'économie réelle », relève Mark Carney, le président du FSB, par ailleurs gouverneur de la Banque d'Angleterre, dans un communiqué.

« La surveillance coordonnée et améliorée par les autorités continuent d'améliorer notre compréhension des activités financières non bancaires et les risques pour le système financier. Cela nous aide à forger notre opinion sur les mesures appropriées pour transformer le shadow banking en finance de marché résistante. »

[Répartition et croissance annuelle des intermédiaires financiers non bancaires et non assureurs tels que fonds de private equity, courtiers, fonds obligataires, hedge funds, sociétés d'immobilier cotées, etc. Crédits : FSB]