La fusion Deutsche Bank Commerzbank poussée par le gouvernement allemand

Par Delphine Cuny  |   |  352  mots
Commerzbank, la deuxième banque allemande a comme premier actionnaire l'Etat allemand, qui envisagerait de la rapprocher de Deutsche Bank, le premier établissement du pays. (Crédits : Ralph Orlowski)
Le ministère allemand des Finances étudierait différents scénarios dont une entrée au capital de Deutsche Bank en vue de piloter un rapprochement avec la deuxième banque du pays, Commerz, dont l'État est déjà actionnaire, selon le magazine Focus.

La rumeur est décidément insistante et de plus en plus précise. Selon le magazine économique allemand Focus, Berlin s'active en vue d'une fusion des deux géants bancaires du pays, fragilisés. Le ministère allemand des Finances étudierait différents scénarios dont celui d'une prise de participation par l'État allemand au capital de Deutsche Bank pour ensuite "orchestrer" un rapprochement des deux banques via un échange d'actions, sachant que l'État est déjà le premier actionnaire de Commerzbank, avec une part de 15% du capital.

L'objectif serait de s'assurer que la première économie européenne dispose d'au moins un établissement bancaire capable d'accompagner ses entreprises à l'international, indique le journal Focus.

La deuxième option étudiée serait un appel à des investisseurs, tels que des "groupes industriels nationaux", voire à l'État allemand, pour financer une prise de contrôle de Commerzbank par Deutsche Bank, selon Focus. Un troisième scénario serait la création d'une holding comme véhicule de fusion.

Plus bas historique

Deutsche Bank a perdu plus de 50% de sa valeur en un an et touché un nouveau plus bas historique début décembre. La première banque allemande pèse actuellement un peu plus de 15 milliards d'euros à la Bourse de Francfort, tout de même le double de la deuxième, Commerzbank (-46%), à 8,5 milliards d'euros. Les deux titres sont inchangés ce lundi matin.

Le cabinet du ministre des Finances Olaf Scholz a déclaré ne pas vouloir être impliqué dans une quelconque spéculation. Deutsche Bank s'est refusée à tout commentaire, rappelant les récents propos de son patron, Christian Sewing, qui s'était dit opposé à une fusion avec son concurrent. Commerzbank n'a pas répondu dans l'immédiat. Son patron Martin Zielke, s'était montré ouvert à une fusion.

Deutsche Bank a pâti la semaine dernière de nouvelles révélations sur sa probable implication dans le scandale de blanchiment concernant Danske Bank. La banque allemande aurait participé au traitement de 80% des des 200 milliards d'euros d'opérations suspectes ayant transité via la filiale estonienne de la banque danoise.