Le bitcoin, à 7.000 dollars, est "la définition même d'une bulle" (Credit Suisse)

Par Delphine Cuny  |   |  350  mots
Tidjane Thiam, le directeur général de Credit Suisse, est très sceptique sur la cryptomonnaie qui bat record sur record.
L'anonymat des transactions sur la monnaie virtuelle pose un vrai problème de lutte contre le blanchiment, a analysé le directeur général de la banque suisse, interrogé sur le bitcoin qui a dépassé les 7.000 dollars.

Jamie Dimon, le patron de JP Morgan, n'est pas le seul à émettre de sérieuses réserves sur les monnaies virtuelles et le bitcoin en particulier. Le directeur général de Credit Suisse, le franco-ivoirien Tidjane Thiam, a exprimé son scepticisme jeudi, lors d'une conférence de présentation des résultats trimestriels de la banque :

"Le bitcoin présente un certain nombre de défis. Le premier d'entre eux est vraiment l'anonymat. Je pense que la plupart des banques, dans l'état actuel de la réglementation, ont peu ou pas envie de s'impliquer dans une monnaie qui a de tels défis de lutte contre le blanchiment d'argent.

"De ce que nous pouvons identifier, la seule raison aujourd'hui pour acheter ou vendre Bitcoin est de gagner de l'argent, ce qui est la définition même de la spéculation et la définition même d'une bulle."

Valeur multipliée par sept depuis janvier

La cryptomonnaie a dépassé pour la première fois le seuil des 7.000 dollars ce jeudi. Elle cote un peu au-dessous en fin d'après-midi. Depuis janvier, elle a multiplié par sept sa valeur.

[Le cours du bitcoin depuis un an. Crédits : Coindesk]

Le président d'UBS, Axel Weber, avait également exprimé ses doutes le mois dernier.

"La fonction importante d'une monnaie, c'est d'être un moyen de paiement, qui doit être généralement accepté, elle doit servir de réserve de valeur et de moyen d'échange. Le bitcoin est seulement une monnaie d'échange" avait-il déclaré

Le Pdg de JP Morgan avait carrément qualifié la crypto-monnaie d'"arnaque" et de "bulle qui allait imploser". Avant de se raviser un peu, après avoir essuyé une volée de sarcasmes.

Le patron de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, s'est montré plus ouvert, déclarant sur Twitter : "on y réfléchit encore. Aucune conclusion, ni approbation ni rejet. Je sais que les gens aussi étaient sceptiques quand la monnaie papier a remplacé l'or".

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