Le SNB dépasse la CFDT dans la banque (sauf chez les mutualistes)

Par Delphine Cuny  |   |  417  mots
Pour la première fois depuis sa création en 1994, le Syndicat national de banque devient la première organisation représentative, devant la CFDT, qui demeure première chez les banques mutualistes.
Le syndicat, affilié à la CFE-CGC, devient leader avec 33,5% des votes, reflétant le poids croissant des cadres dans les effectifs. La CFDT reste numéro un chez les banques coopératives.

Devenue premier syndicat dans le privé au niveau national, devant la CGT, la CFDT a en revanche cédé sa première place dans la banque, où elle s'est fait devancer par le SNB, affilié à la CFGE-CGC. Selon les chiffres du Haut conseil du dialogue social, le Syndicat national de banque a recueilli 33,5% des votes, en hausse de plus de cinq points par rapport au dernier pointage en 2013, contre 26,4% pour la CFDT, en recul de près de trois points.

"C'est la première fois depuis sa création en 1944 que le SNB/CFE-CGC devient la première organisation syndicale à l'AFB", l'Association française des Banques, se félicite le syndicat dans un communiqué interne.

La CGT recule de quatre points à 12,98%, talonnée par FO, à 12,93%, devant la CFTC à 10%.

"Accompagner la rupture digitale"

La progression du SNB/CFE-CGC reflète le poids croissant des cadres dans les effectifs de la profession, devenus largement majoritaires (59,4% fin 2015 selon le profil de branche dressé par l'AFB). Mais pas seulement, selon le SNB :

"C'est le résultat de notre travail de terrain: en dix ans, nous avons augmenté de 45% le nombre de nos adhérents, qui s'élève à 24.000, dont 55% de techniciens. Nous n'avons pas que des cadres, nous collons à la sociologie des entreprises de la profession" nous confie Régis Dos Santos, le président du SNB/CFE-CGC.

La ligne réformiste du syndicat serait aussi l'une des causes de sa percée.

"Nous tenons un langage de vérité aux salariés, plutôt que de hurler contre l'Internet et les fermetures d'agences. Nous sommes prêts à accompagner la rupture digitale, mais avec des contre-parties sur la formation, les conditions de travail et les mobilités" insiste le président du SNB, qui ajoute  : "les salariés envoient un message très clair : ils sont les premiers à réclamer la fermeture des toutes petites agences, mais ils ont besoin de perspectives et qu'on assure leur employabilité".

Le SNB est largement leader à la BNP (41%) et également numéro un à la Société Générale (28%) et au LCL (29%). Il est en revanche historiquement moins bien implanté chez les banques mutualistes, où la CFDT reste en tête. Cependant, le SNB est convaincu de pouvoir progresser également chez les banques coopératives.

"Chez BPCE, nous sommes une des trois organisations représentatives, derrière l'Unsa et la CFDT, mais moins de 1% nous sépare des premiers. Nous pourrions devenir premiers dans les quatre ans qui viennent" prédit Régis Dos Santos.