Surendettés : 166.760 ménages et 7,2 milliards d'euros de dettes

Par Delphine Cuny  |   |  470  mots
Après le pic de 2014, la situation de surendettement s'améliore mais reste à un niveau élevé. (Crédits : Banque de France)
Même si le volume de dettes et le nombre de dossiers baissent depuis trois ans, grâce à l'encadrement du crédit conso et la baisse des taux, le surendettement frappe des populations de plus en plus vulnérables, personnes seules, au chômage. La part des dettes immobilières augmente.

Le surendettement en France touche moins de personnes mais il concerne de plus en plus les populations les plus fragiles. Selon la dernière enquête de la Banque de France, sur les plus de 180.000 dossiers de situations de surendettement déposés l'an dernier (soit 343 pour 100.000 habitants de 15 ans et plus), ce sont 166.670 qui ont été déclarés recevables, un chiffre en baisse de 4,7% en un an et de 14,4% depuis 2012. Ces ménages ploient sous un fardeau total de 7,2 milliards d'euros de dettes. Un montant là aussi en baisse par rapport au pic de 2014. Après traitement par les commissions de surendettement, puis homologation éventuelle par la justice, "23 % de la dette globale a été effacée" indique l'étude.

"La réduction des encours de dettes contractées par les ménages surendettés en 2017 et en 2016 est d'autant plus notable que depuis la mi-2015, en France, les crédits à l'habitat et les crédits à la consommation connaissent une forte hausse", note la Banque de France.

L'institution relève l'effet de la baisse des taux et des politiques publiques "visant à mieux protéger les ménages des pratiques excessives de certains organismes distribuant des crédits", notamment l'encadrement des prêts à la consommation.

"La part des crédits à la consommation dans la dette globale des ménages surendettés a diminué de plus de 16 points depuis 2012, passant de 53,8 % à 37,4 % du total", ajoute la Banque de France.

Adultes isolés ou sous les minima sociaux

Du côté des profils des surendettés, l'enquête souligne "la part croissante des adultes isolés parmi les ménages surendettés, la proportion importante de personnes en recherche d'emploi (quatre fois supérieure à celle des chômeurs dans la population française), la proportion croissante de ménages surendettés disposant de revenus inférieurs aux minima sociaux ou au SMIC et la baisse de la part des revenus d'activités dans l'ensemble des revenus des ménages surendettés depuis 2012".

"Dans deux cas sur trois, le débiteur n'a pas de conjoint ou en est séparé. 27 % des personnes surendettées (débiteurs et codébiteurs) sont au chômage. Un ménage surendetté sur deux n'a aucune capacité de remboursement. Plus de 82 % des ménages surendettés ont un patrimoine brut inférieur à 2.000 euros", détaille la Banque de France.

[La part des prêts à la consommation diminue, celle des dettes immobilières augmente, malgré la baisse des taux. Crédits : Banque de France]

Si l'encours global de dettes immobilières est en baisse, en deçà du pic de 2,7 milliards d'euros 2015, la part de l'immobilier a augmenté et concerne 14,4% des dossiers. En moyenne, la dette immobilière des ménages surendettés atteint 108.094 euros, alors que l'endettement moyen hors immobilier par ménage dans cette situation s'élève à 27.862 euros.