Un mariage BNP Commerzbank vu d'un bon œil à l'Elysée

Par Delphine Cuny  |   |  404  mots
Le rachat de Commerzbank par BNP Paribas serait vu "d'un bon œil" par Emmanuel Macron.
Le président Macron serait favorable à un rapprochement entre les deux banques, dont la rumeur circule depuis quinze jours. Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a déclaré qu'il était "bon" que la banque française se tourne vers l'Allemagne.

Après l'Airbus du ferroviaire Alstom-Siemens, un Airbus de la banque BNP Paribas-Commerzbank bientôt en piste ? Quinze jours après les rumeurs venues d'Allemagne d'un intérêt du groupe français pour la deuxième banque allemande, et du soutien d'Angela Merkel à ce scénario, le Canard Enchaîné croit savoir que le président Emmanuel Macron "verrait d'un (très) bon œil un rapprochement entre BNP Paribas et Commerzbank", écrit-il dans son édition du 4 octobre. Interrogé à ce sujet lors du compte-rendu hebdomadaire à la presse du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a plutôt abondé dans ce sens :

"Aujourd'hui la politique de développement international de BNP Paribas relève de BNP Paribas et il est bon qu'elle se tourne aussi vers l'Allemagne et vers une banque aussi importante que Commerzbank", a déclaré Christophe Castaner. "Je ne veux pas me prononcer sur tel ou tel rapprochement surtout quand il n'est pas formalisé, les enjeux économiques sont tels qu'il ne m'appartient pas de commenter", a-t-il ajouté.

"Bon pour le contribuable allemand" ?

L'Etat allemand, qui détient 15,6% du capital de Commerzbank, n'a pas caché qu'il était volontiers vendeur de sa participation, si le prix lui semblait "bon pour le contribuable allemand", tout en démentant avoir engagé des discussions ni accordé de mandat. En 2008-2009, en pleine crise financière, pour la sauver de la faillite, Berlin avait injecté au total 18 milliards d'euros dans Commerzbank, qui en a remboursé 14,3 milliards en 2011. Son prix de revient se situe à 18 euros, alors que la banque du Mittelstand cote actuellement 11,36 euros, valorisant la participation du gouvernement allemand à 2,2 milliards d'euros. Soit un écart de plus de 50%.

Le magazine financier WirtschaftsWoche  avait révélé que le gouvernement d'Angela Merkel privilégiait une solution franco-allemande, qui n'aurait cependant de fusion que le nom : BNP est six fois plus gros en valeur boursière que Commerzbank (84 milliards d'euros contre 14 milliards). L'agence Reuters avait évoqué un intérêt de l'italien UniCredit, qui a finalement démenti.

Silence radio chez BNP Paribas pour l'instant. La semaine dernière, la première banque de la zone euro en termes d'actifs a justement présenté son plan de développement en Allemagne, présentée comme un marché prioritaire, où elle emploie 5.000 personnes (notamment dans la banque en ligne Consors bank). Le patron de la filiale Lutz Diederichs a cependant assuré que celui-ci reposerait "uniquement sur la croissance interne".

(avec AFP)