Voici les nouveaux billets de 100 et 200 euros, plus sécurisés

Par Delphine Cuny  |   |  783  mots
Les nouvelles coupures représentent toujours des exemples d'architecture : baroques pour les 100 euros et contemporaine pour les 200 euros. (Crédits : BCE)
Ces nouvelles coupures, encore plus sécurisées et résistantes selon la Banque centrale européenne (BCE), entreront en circulation le 28 mai 2019. Les billets actuels garderont leur valeur légale.

« Garder une longueur d'avance sur les faussaires ». C'est la raison numéro un pour laquelle la Banque centrale européenne (BCE) et les banques centrales nationales émettent de nouvelles coupures de l'euro. Ce lundi 17 septembre, Yves Mersch, l'un des membres du directoire de la BCE, a dévoilé les nouveaux billets de 100 et 200 euros qui entreront en circulation dans neuf mois, le 28 mai 2019. La dernière introduction d'une nouvelle coupure remonte à avril 2017. Il s'agissait du billet de 50 euros.

Plus résistants et plus sûrs

Ces nouveaux billets de 100 et 200 euros, aux couleurs un peu moins criardes que les actuels, sont surtout « plus sécurisés et plus résistants », a expliqué Yves Mersch lors d'une conférence de presse. Ils comporteront « de nouveaux signes de sécurité innovants, à savoir un hologramme satellite et un nombre émeraude perfectionné. » Ainsi, si vous inclinez le billet, dans la bande argentée, de petits symboles de l'euro se mettent à graviter autour du nombre, tandis que le nombre brillant dans le coin inférieur gauche produit un effet de lumière qui se déplace de haut en bas et de bas en haut, tout en changeant de couleur du vert émeraude au bleu profond.

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Ceci dit, ce ne sont pas les coupures les plus contrefaites. Les faux billets de 20 et 50 euros étant les plus courants (plus de 83 % des contrefaçons, contre 10,9 % pour les 100 euros et 0,8 % pour les 200). Ils devraient avoir une durée de vie plus longue, seront remplacés moins fréquemment, ce qui réduit les coûts et l'impact sur l'environnement. Ils auront la même largeur que les coupures actuelles mais seront un peu moins hauts, 77 mm de haut comme ceux de 50 euros, pour faciliter les manipulations et le traitement par les machines.

[Le nouveau billet de 100 euros de la série Europe. Crédits : BCE]

« Leur taille sera aussi mieux adaptée aux portefeuilles ; ils auront une durée de vie plus longue, car ils seront moins sujets à l'usure et aux déchirures », argue la BCE.

272 milliards d'euros en billets de 100

La Banque centrale européenne mettra les nouveaux billets à la disposition des secteurs concernés bien avant leur mise en circulation « afin de favoriser une transition harmonieuse », indique-t-elle. Les propriétaires et fabricants de distributeurs automatiques de billets et autres machines authentifiant les coupures sont tenus d'adapter leurs équipements. Certains ont d'ailleurs déjà passé les tests avec succès.

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Les modèle actuels des billets de 100 et 200 euros, mis en circulation en janvier 2002, conserveront leur valeur, même après leur retrait progressif. La BCE a décidé en 2016 d'arrêter définitivement l'émission des billets de 500 euros à la fin de cette année, tout en maintenant leur valeur légale. Ils peuvent être échangés aux guichets des banques centrales nationales de l'Eurosystème sans limite de temps.

En valeur faciale, les billets de 100 euros en circulation représentent quelque 272 milliards d'euros, plus du double de celle cumulée des billets de 5, 10 et 20 euros, et un peu plus de la moitié de la valeur des billets de 50 euros. Moins utilisées, les coupures de 200 euros en circulation ont une valeur faciale d'un peu plus de 50 milliards d'euros.

[Le billet de 100 euros actuellement en circulation. Crédits : Reuters]

Les vertus du cash

Ces nouveaux billets font partie d'une série baptisée « Europe », deux de leurs signes de sécurité comportant un portrait de la déesse Europe, issue de la mythologie grecque, qui provient d'un vase se trouvant au musée du Louvre. C'est un graphiste indépendant de Berlin, Reinhold Gerstetter, qui a rénové le design.

A l'heure du paiement par carte sans contact ou par mobile, est-il bien nécessaire d'émettre de nouveaux billets ? Yves Mersch a rappelé que la demande d'argent liquide restait forte dans la zone euro en plaidant en faveur de l'usage des espèces.

« Le cash permet un paiement instantané et un règlement instantané » a-t-il plaidé, alors que le paiement mobile instantané commence à débarquer en Europe, sous l'impulsion de la BCE.

Il a souligné que le billet de 100 euros n'était « pas un produit de niche ni de riche, mais un billet important dans la vie quotidienne » des Européens. Celui de 200 euros un peu moins mais il est utile « pour l'épargne ou des paiements plus importants. »

« Nous devons veiller à ce que les gens aient le choix des moyens de paiement. Les espèces sont facilement accessibles pour les plus âgés, les personnes socialement vulnérables et les mineurs » a-t-il relevé.