Le Boeing 787 ? "Pas fiable" selon le patron des ventes d'Airbus

Par M.C. avec agences  |   |  526  mots
Alors qu'un Boeing 787 Dreamliner de la compagnie Ethiopian Airlines, sans passager ni équipage à bord, a pris feu de l'intérieur, le directeur comercial d'Airbus, John Leahy, a estimé que cet appareil n'est "pas fiable" Copyright Reuters
Le Boeing 787 "n'est pas fiable", selon le directeur commercial d'Airbus, John Leahy. Les incidents se multiplient sur les B787 depuis qu'ils ont repris du service fin avril.

Le Boeing 787 "Dreamliner", qui a enregistré plusieurs incidents depuis le début de l'année, n'est pas encore "fiable", a estimé vendredi le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, interrogé par la presse. "Il paraît évident que cet avion n'est pas fiable et que ses systèmes ne sont pas à maturité", a-t-il estimé, en marge de la cérémonie de livraison du 1.000e A330 à la compagnie aérienne chinoise basée à Hong Kong, Cathay Pacific. "Ce qu'ils ont, c'est une architecture qui n'est pas à maturité et qui le deviendra progressivement. Cela va prendre beaucoup de temps, beaucoup d'argent et beaucoup d'annulation de vols. Et peut-être (cela va impliquer) de repenser quelques systèmes à bord", a-t-il précisé.

Multiplication des incidents

Les dirigeants d'Airbus s'étaient abstenus jusqu'à présent de souligner les difficultés de leur grand concurrent Boeing sur son programme Dreamliner, un biréacteur long courrier construit majoritairement en matériaux composites. Cet appareil est aussi doté d'innovations électriques mobilisant beaucoup plus d'énergie que son rival A350, le nouveau long courrier d'Airbus, appelé à remplacer progressivement l'A330 à partir de la fin 2014. Les incidents se multiplient sur les Boeing 787 qui font l'objet d'une attention médiatique depuis qu'ils ont repris du service fin avril. Tous les exemplaires livrés dans le monde avaient été cloués au sol entre janvier et avril pour de graves surchauffes des batteries lithium-ion.

La semaine dernière, un exemplaire exploité par Ethiopian Airlines a pris feu à l'aéroport d'Heathrow (Grande-Bretagne). Il était garé et vide. Le Bureau d'enquête britannique sur les accidents aériens (AAIB) a confirmé mardi examiner de près une balise de détresse fabriquée par Honeywell dans le cadre de son enquête sur l'incendie d'un Boeing 787 à Londres. Honeywell Aerospace avait indiqué lundi avoir dépêché des experts à Heathrow et avait assuré n'avoir "jamais eu connaissance d'aucun problème sur cette ligne de produits" certifiés par la FAA (l'autorité aérienne américaine) depuis 2005. La batterie de cet émetteur est beaucoup plus petite que les batteries lithium-ion destinées à alimenter les 787 au sol et à fournir une alimentation électrique de secours en vol pour les systèmes de navigation.

Depuis que les compagnies aériennes ont commencé à faire revoler leurs appareils après pratiquement quatre mois d'interruption, les compagnies nippones Japan Airlines et ANA (la plus grosse utilisatrice de 787) ont connu une bonne dizaine d'incidents qui ont parfois contraint à annuler des vols.

Plus de 1.000 commandes pour Airbus en 2013

Airbus a décidé de porter son objectif de commandes à plus de 1.000 appareils pour 2013 contre plus de 800 prévu initialement, a déclaré vendredi à Reuters John Leahy.  Ce nouvel objectif permettrait au constrcteur toulousain de dépasser le chiffre de 914 commandes brutes atteint en 2012, a-t-il ajouté lors de la  cérémonie organisée à Toulouse pour la livraison du 1.000e exemplaire de l'A330. Airbus a annoncé 722 commandes (avant annulations) au premier semestre de l'année. Le groupe a également annoncé un contrat de plus de 100 appareils qui doit encore être comptabilisée. L'avionneur reste toutefois en retard sur son grand concurrent Boeing qui a fait état de 859 commandes brutes de janvier à juin.