Gros contrat en vue pour Arianespace et Thales Alenia Space au Brésil

Par Michel Cabirol  |   |  455  mots
La cérémonie des signatures entre Thales Alenia Space et Arianespace respectivement d'un côté et Visiona de l'autre côté, pourrait intervenir le 12 décembre à l'occasion de la visite du président François Hollande au Brésil
Arianespace et Thales Alenia Space vont signer en décembre un contrat estimé au total à 400 millions de dollars au Brésil pour la fourniture et le lancement d'un satellite de télécoms civils et militaires. La signature devrait intervenir lors de la visite de François Hollande au Brésil

Thales poursuit sa moisson de contrats de plus de 100 millions d'euros. Sa filiale Thales Alenia Space (TAS) va signer avant la fin de l'année un contrat de 300 à 350 millions de dollars - selon les options - au Brésil, avec Visiona. Selon nos informations, cette société brésilienne, qui avait sélectionné cet été TAS pour la construction d'un satellite géostationnaire à usage dual (civil et militaire) SGDC-1, a enfin signé ce jeudi le contrat (évalué à 430 millions d'euros) avec l'opérateur de satellites de télécoms Telebras... lui-même actionnaire à 49 % de Visiona aux côtés d'Embraer (51 %). Arianespace avait également été choisi pour le lancement prévu en 2016. Un contrat estimé à 100 millions de dollars.

Selon nos informations, la cérémonie des signatures entre Thales Alenia Space et Arianespace respectivement d'un côté et Visiona de l'autre côté, pourrait intervenir le 12 décembre à l'occasion de la visite du président François Hollande au Brésil (12-13 décembre). Si cela ne devait pas être le cas, une date de back-up est également prévue, le 16 décembre... mais cette fois-ci sans le Chef de l'Etat français.

Une sacrée bagarre

Ce contrat a fait l'objet d'une sacrée bagarre. Pas moins de sept groupes, dont les deux constructeurs français (Thales Alenia Space et Astrium) et les américains Boeing et Loral, ont déposé une proposition début avril au maître d'ouvrage brésilien Visiona, pour décrocher la commande de ce satellite civil (bande ka) et militaire (bande x). Étaient également de la partie le Russe ISS Reshetnev, qui a répondu en partenariat avec le canadien MDA, l'israélien IAI et enfin le japonais Melco (Mitsubishi Electric).

Après la demande d'information (RFI) lancée en décembre 2012, l'appel d'offre (RFP) portant sur la construction de SGDC-1 ainsi qu'une partie de son segment sol pour contrôler le satellite et ses missions, a été lancé mi-février. Après avoir présélectionné TAS, Melco et Loral, Visiona a finalement choisi les Français. Interrogé en avril dernier, on indiquait chez Thales que « les besoins spatiaux brésiliens allaient au-delà de cet appel d'offre". Un deuxième satellite devrait suivre (SGDC-2) deux ans plus tard pour un montant estimé à plus de 275 millions d'euros.

Le Brésil veut consacrer 8 milliards de dollars à l'espace

Le PDG de TAS, Jean-Loïc Galle, avait souligné fin juin l'importance "considérable" de ce contrat. Le Brésil prévoit "douze satellites de météorologie et d'observation sur les dix ans à venir, et deux ou trois satellites de télécommunications supplémentaires", avait-il déclaré. "Les autorités locales évoquent un investissement de 8 milliards de dollars", avait ajouté le dirigeant.