Satellites espions : Jean-Yves Le Drian à nouveau à la manœuvre aux Emirats Arabes Unis

Par Michel Cabirol  |   |  440  mots
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian sera mercredi à Abu Dhabi pour faire avancer la vente de deux satellites espions aux Emirats Arabes Unis
Le ministre de la Défense s'envole mercredi aux Emirats Arabes Unis pour faire avancer la vente de deux satellites espions à Abu Dhabi. Les industriels ne s'attendent pas à la signature d'un contrat à cette occasion.

En bon breton tenace, Jean-Yves Le Drian ne lâchera pas. C'est pour cela que le ministre de la Défense va s'envoler ce mercredi une nouvelle fois aux Emirats Arabes Unis (EAU) pour tenter de faire avancer le dossier des deux satellites espions de très haute résolution que la France veut vendre à Abu Dhabi dans le cadre du programme « Falcon Eye ». Jean-Yves Le Drian va profiter de ses très bonnes relations avec l'homme fort des Emirats, le prince héritier cheikh Mohamed Bin Zayed Al Nahyan pour bien cadrer, voire recadrer, un dossier fortement parasité en fin d'année 2013 et début d'année 2014 par Washington. Il s'agira de la huitième rencontre entre les deux hommes, qui avaient notamment paraphé un accord en juillet 2013 à Abu Dhabi sur la vente de ces deux satellites d'observation.

Alors que les discussions ont récemment repris entre Abu Dhabi et la France, Jean-Yves Le Drian va très certainement réaffirmer l'engagement de la France sur ce dossier. Selon des sources concordantes, le maître d'œuvre du programme « Falcon Eye », Airbus Defence & Space, associé à Thales Alenia Space (TAS), ne devrait toutefois pas signer un contrat à l'occasion de la visite du ministre. « Il reste encore du boulot » pour conclure une commande évaluée à plus de 700 millions d'euros, expliquent plusieurs sources proches du dossier. Pour autant, les négociations en cours n'inspiraient pas d'inquiétudes particulières aux deux industriels concernés.

Les Etats-Unis mauvais perdants

Avec le soutien incroyable de Jean-Yves Le Drian, Airbus Defence & Space et Thales Alenia Space avait gagné la compétition l'été dernier face à Lockheed Martin. Mauvais perdant, les États-Unis, qui avait soutenu tour à tour Raytheon puis Lockheed Martin, ont soufflé le chaud et le froid. Fin 2013, Washington avait décidé d'appliquer la réglementation ITAR sur des composants américains destinés à ces satellites, compromettant le contrat entre la France et les Émirats Arabes Unis. Mais le journal "Le Monde" écrivait le 29 janvier qu'au lendemain d'une visite de Jean-Yves Le Drian à Washington, une source ministérielle avait déclaré le 27 janvier qu'une "solution technique" avait été trouvée, sans plus de détails. Ce que confirmait fin janvier une source proche du dossier à "La Tribune" en assurant qu''il n'y avait "plus de problème"

Mais les États-Unis ont à nouveau mis leur veto sur l'exportation de ces composants, a assuré cette même source fin février. Finalement, le dossier a pu se dénouer à très haut niveau, entre François Hollande et Barack Obama lors de la visite mi-février (10-12 février) du président français aux Etats-Unis.