Airbus veut monter à bord du drone de combat franco-britannique

Par Michel Cabirol  |   |  497  mots
Airbus Group souhaite à travers l'Allemagne rejoindre le programme FCAS
Dans un entretien accordé à "La Tribune", le vice-président exécutif d'Airbus Defence and Space en charge de l'aviation militaire, Domingo Urena-Raso, indique qu'il souhaiterait que d'autres pays rejoignent le programme franco-britannique de drone de combat (FCAS).

Airbus Group veut monter à bord du futur drone de combat européen. Car pour le moment le groupe européen n'a pas embarqué dans le programme franco-britannique FCAS DP (Future Combat Air System Demonstration Program) piloté par Londres et Paris. A bord, Dassault Aviation et BAE Systems ont déjà obtenu une étude de faisabilité de 150 millions d'euros sur une période de deux ans de la France et de la Grande-Bretagne destinée à préparer un programme potentiel de démonstration pour un Système de Combat Aérien Futur (SCAF).

Les technologies du futur de l'aviation de combat

Airbus a donc le sentiment d'avoir raté un train et souhaite raccrocher les wagons. "Ce qu'ont fait les gouvernements britannique et français est très bien mais j'aimerai bien qu'à un moment donné d'autres pays rejoignent le projet FCAS", a expliqué à La Tribune lors du salon aéronautique de Farnborough (14-20 juillet) le vice-président exécutif d'Airbus Defence and Space en charge de l'aviation militaire, Domingo Urena-Raso. Sous entendu, l'Allemagne pourrait faire un effort financier pour monter à bord du programme. Car, selon lui, "il faut fédérer les budgets et les efforts et il va falloir que les industriels se fédèrent pour avancer sur FCAS"

Avec FCAS, il n'a pas échappé à Domingo Urena-Raso que les technologies développées sur ce programme "vont marquer" les prochaines années et surtout "le futur de l'aviation de combat pour les 30 à 40 ans à venir. Il faut maîtriser ces technologies en Europe car ce  programme est la voie de l'avenir", a-t-il insisté. Il a donc fait observer qu'il valait mieux développer ces "technologies tous ensemble" tout en rappelant que c'était "une question de volonté politique". Aux États de faire des choix... et des sacrifices.

 Un programme vers 2030

Les ministres français et britanniques de la Défense, respectivement Jean-Yves Le Drian et Philip Hammond, ont signé la semaine dernière au salon aéronautique de Farnborough un contrat d'étude en vue du lancement d'un futur drone de combat européen basé sur les prototypes développés par Dassault Aviation et BAE Systems, qui ont déjà développé respectivement les prototypes de drone de combat Neuron et Taranis. Cette signature officialise la déclaration d'intention faite par les deux gouvernements lors du sommet franco-britannique du 31 janvier dernier.

Derrière Dassault Aviation et BAE Systems, en chefs de file, quatre autres industriels participent au projet : Thales et Selex (groupe Finmeccanica) pour l'électronique et les senseurs, et Safran et le britannique Rolls-Royce pour la motorisation. Un programme de démonstration de drones de combat pourrait être lancé en 2016. Mais l'objectif qui est double est à plus long terme : lancer un drone de combat européen à l'horizon 2030 et faire travailler les mêmes bureaux d'études sur un futur avion de combat piloté de nouvelle génération qui a vocation à être le successeur unique du Rafale, de l'Eurofighter et du suédois Gripen vers 2040.