Armement : l'étrange jeu du ministère pour s'offrir des avions ravitailleurs

Par Michel Cabirol  |   |  228  mots
La direction générale de l'armement pourrait commander un appareil cette année, huit en 2015 et trois en 2016
La Direction générale de l'armement (DGA) pourrait commander un appareil cette année, huit en 2015 et trois en 2016. Avec un objectif caché: réduire la commande de 12 à 9 appareils.

A quoi joue le ministère de la Défense avec l'avion ravitailleur MRTT d'Airbus Group ? Selon un des schémas étudiés, la Direction générale de l'armement (DGA) pourrait commander un appareil cette année, huit en 2015 et trois en 2016, selon des sources concordantes. Avec un objectif caché, réduire la commande de 12 à 9 appareils. Déjà, la France a réduit sa cible à 12 appareils après les arbitrages du Livre blanc. Pourtant, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé, à l'occasion d'une visite à l'usine de Madrid en octobre 2012, que la France achèterait 14 avions ravitailleurs à Airbus à partir de 2013. Mais c'était avant les arbitrages du Livre blanc.

Avec l'obtention fin 2013 de 500 millions de recettes exceptionnelles supplémentaires (REX) au titre du budget 2014, Jean-Yves Le Drian avait expliqué en mai dernier qu'elles conditionnaient "le lancement d'un ensemble de programmes structurants au cours de l'année 2014", dont "le programme d'avions ravitailleurs MRTT - Airbus A330 Multi Role Tanker Transport". La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019) prévoit une enveloppe de 3,9 milliards au transport et au ravitaillement pour, notamment, la poursuite des livraisons des A400M et la commande d'avions ravitailleurs MRTT, essentiels pour la dissuasion, en 2014.

Le Multi-Role Tanker Transport (MRTT) est un A330 d'Airbus modifié en avion-ravitailleur par Airbus Defence dans l'usine de Getafe, au sud de Madrid, qui emploie 4.500 personnes environ.