Les salariés de Thales se mobilisent en masse pour avoir un PDG "maison"

Par Michel Cabirol  |   |  397  mots
Lancé par l'Association du personnel actionnaire de Thales (APAT), le sondage a rencontré un vrai "succès populaire". La barre des 10.000 sondés a été franchie.
Les salariés de Thales se mobilisent en masse pour que les deux actionnaires du groupe - État et Dassault Aviation - choisissent un nouveau PDG venant de l'interne. Plus de 10.000 salariés ont répondu à un sondage de l'Association du personnel actionnaire de Thales (APAT).

Les salariés de Thales se mobilisent en masse pour que les deux actionnaires de l'électronicien liés par un pacte - État et Dassault Aviation - choisissent avant le départ de l'actuel PDG Jean-Bernard Lévy le 21 novembre un nouveau PDG venant de l'interne. Le gouvernement avait annoncé le 15 octobre le remplacement d'Henri Proglio à la tête d'EDF par Jean-Bernard Lévy, nommé fin 2012 à la tête de Thales.

La puissante Association du personnel actionnaire de Thales (APAT) avait lancé fin octobre un sondage et une pétition pour favoriser un choix venant de l'interne. Selon nos informations, le sondage a rencontré un vrai "succès populaire". La barre des 10.000 sondés a été atteinte (sur 35.000 salariés en France et 65.000 en tout), assure-t-on à La Tribune. Et la nomination d'un PDG venant de la maison a été plébiscitée : environ 95 % des suffrages se portent sur un candidat maison, précise-t-on à La Tribune.

Quels candidats en interne ?

Jean-Bernard Lévy sur le départ, deux noms apparaissent encore crédibles en interne. C'est le cas du Breton Pierre-Eric Pommellet (50 ans), directeur général adjoint en charge des systèmes de mission de défense et de Patrice Caine (44 ans), aujourd'hui numéro 2 de facto du groupe en tant que directeur général, en charge des opérations et de la performance. En revanche, la directrice générale en charge du développement international Pascale Sourisse, déjà candidate malheureuse à deux reprises au poste de PDG de Thales, semblerait disqualifiée. Pour rappel, Dassault Aviation (deuxième actionnaire derrière l'Etat) ne l'a pas choisie lors de ses deux premiers essais.

Selon Reuters, Dassault Aviation, furieux d'avoir appris le départ de Jean-Bernard Lévy par la presse, préfère recruter en externe le futur PDG qui doit succéder à Jean-Bernard Lévy chez Thales, afin d'éviter de renouer avec les querelles qui ont émaillé l'histoire du groupe. "Dassault veut absolument éviter les baronnies et les luttes intestines de l'ère Vigneron", a déclaré l'une des sources proches du dossier à Reuters. En tout cas, le plus grand secret entoure le choix de la maison Dassault, qui souhaite attendre au maximum avant de révéler son candidat pour ne pas le griller. C'est le cas également de l'État qui veut préserver à tout prix lui aussi son candidat.