A380 : "la priorité c'est vendre, vendre, vendre et encore vendre" (Marwan Lahoud)

Par Michel Cabirol  |   |  302  mots
"Vu les ventes, vu les commandes, vu les besoins, nous n'avons pas le business case, qui nous permettrait de le faire", a expliqué à l'Assemblée nationale le directeur général délégué d'Airbus en charge de l'international, de la stratégie et des affaires publiques Marwan Lahoud.
Interrogé à l'Assemblée nationale par les députés sur l'avenir de l'A380, Marwan Lahoud a confirmé que la remotorisation du géant des airs n'était pas à l'ordre du jour.

Remotorisation de l'A380, c'est toujours non pour le moment. Marwan Lahoud a été clair, très clair sur ce dossier. "Nous n'avons pas le business case (étude d'opportunité pour justifier un investissement, ndlr), qui nous permettrait de le faire", a expliqué aux députés de la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale le directeur général délégué d'Airbus en charge de l'international, de la stratégie et des affaires publiques. Il a pourtant rappelé qu'Airbus avait "un avion formidable, que les passagers unanimes plébiscitent".

Mais ce sont les compagnies aériennes qui achètent. Et elles achètent très peu d'A380, à l'exception d'Emirates (142 exemplaires). Depuis le lancement du programme en 2000, le géant des airs ne totalise en effet que 319 commandes. Airbus n'a donc pas convaincu les compagnies des bénéfices d'un tel appareil. Pour Marwan Lahoud, il faut les "convaincre que cet avion peut améliorer leurs performances. Certaines compagnies l'ont adopté, d'autres peinent à le faire. C'est un travail que nous devons faire avec nos clients". En 2016, Airbus a vendu deux A380 mais a subi deux annulations. Résultat, la cadence de production va passer à un exemplaire par mois en 2018, contre 2,5 aujourd'hui. Le constructeur européen en a livré 28 l'an dernier.

La remotorisation, "une option possible"

Certains clients, notamment Emirates avait demandé une amélioration des performances de l'appareil, qui passait par une remotorisation. "Oui il a été question d'une remotorisation de l'A380", a convenu Marwan Lahoud. Mais, selon lui, "aujourd'hui vu les ventes, vu les commandes, vu les besoins, nous n'avons pas le business case, qui nous permettrait de le faire. Donc c'est une option. Elle est possible. Nous la ferons le moment venu mais, pour l'instant, il faut vendre du A380. La priorité, c'est vendre, vendre, vendre et encore vendre".