Airbus : plus de 3.500 postes supprimés à Toulouse, FO craint "un cataclysme social"

Par AFP  |   |  413  mots
(Crédits : Stephane Mahe)
Alors que la direction informait du détail des coupes prévues en France, les syndicats au siège toulousain ont partagé leurs inquiétudes, décrivant la situation comme "du jamais vu". D'autres villes françaises, sièges des filiales de la maison-mère, sont aussi concernées par ce plan de suppressions de postes.

Le plan social annoncé par la direction d'Airbus prévoit un peu plus de 3.500 suppressions de postes à Toulouse, dont 2.398 à la production, 980 au siège et plus de 200 dans des filiales de la ville, a indiqué jeudi à la presse le responsable syndical FO Jean-François Knepper.

Pour la production, 386 postes sont aussi visés à Saint-Nazaire et 484 à Nantes, sur un total de quelque 5.000 suppressions prévues sur l'ensemble de la France, un chiffré jugé "excessif" par le ministère de l'Economie et des Finances.

La filiale Stelia, implantée à Rochefort, Mérignac, Méaulte et Saint-Nazaire, doit aussi perdre plusieurs centaines de postes, a précisé M. Knepper, rendant compte de l'information communiquée aux syndicats par la direction du groupe, après l'annonce mardi d'un plan de suppression de quelque 15.000 emplois dans le monde, dont 5.000 en France répartis chez Airbus, ATR et Stelia Aeropsace.

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"Nous allons vers un cataclysme social à l'automne", a mis en garde M. Knepper, dont le syndicat est le premier de l'avionneur. "Comment l'Etat peut-il accepter autant de licenciements?", a-t-il demandé.

Les syndicats vont "maintenant s'assoir à la table des négociations (...) On commence lundi matin et on est parti pour quatre mois", a-t-il prévenu.

M. Knepper a rappelé que l'objectif des syndicats, qui estiment que la crise est conjoncturelle, reste "zéro licenciements secs".

Toulouse, où Airbus et ses filiales emploient près de 30.000 salariés, "est la capitale de l'aéronautique, quand l'orage arrive, Toulouse est plus mouillée que les autres" mais "ce n'est pas une raison pour justifier tout et n'importe quoi", a-t-il ajouté.

"Du jamais vu" pour la CFTC

Autre syndicat à réagir à ces annonces, la CFTC, également inquiet de voir "deux tiers de cols blancs et un tiers de cols bleus", concernés par le plan.

"Tout le monde est impacté (...) c'est du jamais vu", a relevé Florent Veletchy, délégué syndical central à Airbus de la CFTC, 3ème syndicat du groupe, rappelant que pour les principaux syndicats du groupe,  la ligne rouge était d'éviter "les départs contraints pour toutes les catégories".

"C'est une crise grave mais conjoncturelle, on a une charge d'activité pour dix ans", a souligné M. Veletchy, exprimant aussi une "grande inquiétude pour le bassin de l'emploi" dans la région toulousaine, avec les dégâts attendus parmi les sous-traitants d'Airbus.

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