Après avoir préparé le terrain depuis plusieurs semaines, Airbus s'apprête à annoncer un plan de suppressions de postes massif pour s'adapter à la crise sans précédent qui frappe l'industrie aéronautique et les compagnies aériennes. Confronté à une chute des livraisons d'avions et à une reprise qui s'annonce très longue - puisque le directeur général d'Airbus, Guillaume Faury, ne prévoit pas un retour du niveau de trafic aérien enregistré en 2019 avant 2023, voire 2025 -, Airbus est obligé de réduire sa production d'avions de 40% en 2020 et 2021 et ses effectifs dans la division "Avions", qui compte 90.000 salariés.
Airbus, ATR et Stelia concernés
Un comité de groupe européen est prévu mardi 30 juin et mercredi 1er juillet au cours duquel l'ampleur des suppressions de postes ainsi que leur répartition par pays doivent être présentées aux représentants du personnel. Une annonce officielle devrait être faite ce mardi à la clôture de la bourse. Selon certaines sources, près de 15.000 suppressions de postes devraient être annoncées dans la division "Avions" au niveau mondial, dont 5.000 environ en France, réparties entre Airbus "Avions", sa filiale à 100% Stelia Aerospace spécialisée dans les aérostructures, et ATR, le constructeur d'avions régionaux codétenu avec le groupe italien Leonardo. L'agence Reuters évoque de son côté une fourchette allant de 14.000 à 20.000 suppressions de postes.
Ces chiffres ne prennent pas en compte les 2.665 suppressions de postes dans la division Défense & Space (dont 464 en France) pour laquelle un plan de restructuration a été annoncé en février.
Négociations sur le chômage partiel longue durée
L'annonce du plan social chez Airbus "Avions" marquera le point de départ des négociations avec les syndicats pour aboutir à un accord sur les conditions du plan de sauvegarde pour l'emploi (PSE) d'ici à fin octobre. D'autres négociations parallèles pourront faire évoluer le plan social. Notamment celles sur les conditions d'application du dispositif de chômage partiel longue durée (Arme), lequel peut aller jusqu'à deux ans de prise en charge par l'État de 85% de l'indemnité versée par l'entreprise (80% si un accord d'entreprise ou de branche est signé après le 1er octobre). Ce mécanisme pourrait ainsi réduire le nombre de départs contraints et permettre à Airbus de préserver ses compétences nécessaires au moment de la reprise.
Lire ici les dernières informations : Airbus confirme les 15.000 suppressions de postes
Sujets les + commentés