Bercy serre la vis du budget de la Défense

Par Michel Cabirol  |   |  461  mots
Le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert a récemment informé l'hôtel de Brienne d'une augmentation de 470 millions d'euros de la réserve de précaution
Le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert a mis en réserve 470 millions d'euros supplémentaires du budget de la Défense de 2016. Ce qui inquiète beaucoup les armées. Cette majoration porte le montant de la réserve de précaution à 1,9 milliard d'euros de crédits de paiement sur le programme 146.

Nouveau tour de vis du budget de la Défense... Le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert a récemment informé l'hôtel de Brienne d'une augmentation de 470 millions d'euros de la réserve de précaution sur les autorisation d'engagement (AE) et les crédits de paiement (CP) du programme 146 (Équipement) du budget de la défense de 2016, selon plusieurs sources concordantes. Ce qui inquiète beaucoup les armées, qui doivent déjà faire face à une très forte contrainte budgétaire au regard des missions exigées par le gouvernement. Elles s'interrogent donc sur les promesses de François Hollande qui a décidé de sanctuariser le budget de la Défense au regard du contexte sécuritaire.

Cette majoration de la mise en réserve porte le montant à 1,9 milliards d'euros en CP (sur un budget de 9,95 milliards d'euros voté en loi de finances initiale) et 1,6 milliard en AE sur les crédits du programme 146 . Ce qui représente une somme colossale pour la bonne exécution en 2016 du budget de la défense, sur lequel va également peut-être peser les surcoûts de Sentinelle et des opérations extérieures (OPEX). "Cette majoration de la réserve de précaution a pour objectif d'assurer la contribution du ministère de la Défense aux mesures de maîtrise de la dépense du budget général de 2016", a expliqué Christian Eckert. "On préférerait avoir ces crédits à disposition", explique-t-on dans les armées.

Pas d'inquiétude au ministère de la Défense

Seule bonne nouvelle, le ministère de la Défense  n'a pas eu contrairement à tous les autres ministère, des crédits annulés. Au ministère, on estime donc que cette décision n'est pas aussi dramatique que cela pour le budget. "Nous n'avons pas d'inquiétude avec le montant de la réserve de précaution", explique-t-on à La Tribune. Pourquoi? On rappelle qu'une grande partie des crédits mis dans la réserve de précaution est en général dégelée. Tout comme on rappelle aussi que le budget 2015 voté en loi de finances initiale a été "intégralement exécuté". L'an dernier, le ministère n'avait pas financé les surcoûts de Sentinelle et du solde du surcoût des OPEX.

Bref, l'Hôtel de Brienne, qui participe à l'effort de maîtrise des dépenses du budget général, reste serein tout en restant également vigilant. Pour l'heure, l'exécution du budget 2016 se déroule plutôt bien, même si le Titre 2 (Fonctionnement) dérape encore de "quelques dizaines de millions". Peu inquiet par ce dérapage, le ministère ne demandera pas un "rab" budgétaire à Bercy. A suivre...