Budget défense : comment les armées vont payer tous les surcoûts des OPEX et de Sentinelle

Par Michel Cabirol  |   |  393  mots
Pour participer à la demande d'économies des ministères (1,5 milliard d'euros en 2019), l'Hôtel de Brienne va rendre à Bercy 70 millions d'euros (Crédits : REGIS DUVIGNAU)
Pour payer le solde des surcoûts des OPEX et des missions intérieures (411 millions), le ministère des armées a bénéficié de l'ouverture de crédits (214 millions) et du redéploiement de crédits non utilisés (197 millions).

Comme les deux dernières années, le ministère des Armées paiera donc l'ensemble des surcoûts des opérations extérieures (OPEX) et des missions intérieures (MISSINT), dont essentiellement l'opération Sentinelle. Soit une facture de 1,398 milliards d'euros (1,37 milliard en 2018). C'était dans l'air, c'est acté par le projet de loi de finances rectificative (LFR). Pour payer cette "jolie" facture, le ministère va piocher dans la provision OPEX prévue à cet effet dans le budget des armées qui s'élève en 2019 à 950 millions d'euros. Pour l'Hôtel de Brienne, il reste donc à payer un solde de 448 millions d'euros, dont  37 millions sont pris en charge par des organismes internationaux (ONU principalement).

Sur les 411 millions restants (720 millions environ en 2018), le ministère des Armées a bénéficié d'une ouverture de crédits de 214 millions d'euros (piochés dans les crédits gelés à hauteur de 650 millions d'euros), d'un redéploiement de 140 millions de crédits non utilisés dans le titre 2 (fonctionnement) en raison d'un problème récurrent pour recruter de jeunes engagés (155 millions en 2018), et, enfin, d'un report de contrats de Maintien en condition opérationnel (MCO) à hauteur de 57 millions d'euros. "Il n'y a pas de conséquences financières pour la loi de programmation militaire", estime-t-on dans l'entourage de la ministre des Armées, Florence Parly.

L'Hôtel de Brienne rend 70 millions à Bercy

Pour participer à la demande d'économies des ministères (1,5 milliard d'euros en 2019), l'Hôtel de Brienne va rendre à Bercy 70 millions d'euros. Une somme dégagée grâce à la renégociation de contrats entre la direction générale de l'armement (DGA) et les industriels ainsi qu'aux pénalités versées par ces derniers en raison de retards à la livraison de certains programmes. "C'est la conséquence du rééquilibrage dans les relations entre l'Etat et les industriels", précise-t-on dans l'entourage de Florence Parly.

C'était l'un des objectifs à son arrivée à l'Hôtel de Brienne. Résultat, le ministère a vu 284 millions d'euros de ses crédits de paiement annulés (70 millions + 214 millions) ainsi que 1,4 milliard d'euros d'autorisations de paiement, reportés à 2020. Dernière bataille à livrer pour le ministère des Armées, le dégel de 420 millions d'euros restants d'ici à la fin de l'année. Les fêtes de fin d'année pourraient être studieuses...