Chemise arrachée : l'inspection du travail s'oppose au licenciement d'un délégué CGT d'Air France

Par latribune.fr  |   |  275  mots
Lors des manifestations en marge du comité central d'entreprise d'Air France le 5 octobre 2015, le DRH Xavier Broseta, un autre cadre et deux vigiles de la compagnie avaient été molestés.
La direction, qui l'accusait d'avoir volontairement "poussé et bousculé" un autre salarié en direction du DRH d'Air France en marge de la réunion du comité d'entreprise du 5 octobre, a d'ores et déjà indiqué qu'elle avait déposé un recours.

Pas d'intention de nuire caractérisée. C'est pour cette raison que l'inspection du travail a refusé d'autoriser le licenciement du délégué du personnel (CGT) accusé par Air France d'avoir agressé deux vigiles et le DRH Xavier Broseta le 5 octobre, lors de l'affaire de la "chemise arrachée", selon une décision consultée ce jeudi par l'AFP.

Le représentant du personnel était sous le coup d'une procédure de licenciement pour faute lourde, accusé d'avoir commis des "agressions physiques" contre Xavier Broseta, alors DRH d'Air France, et deux vigiles, lors d'une manifestation en marge du comité central d'entreprise où la direction devait annoncer un plan de suppressions de postes.

La faute lourde n'est pas démontrée

Dans sa décision, l'inspection du travail indique que "les faits invoqués pris dans leur ensemble ne permettent pas d'établir l'existence d'une faute lourde commise par le salarié, caractérisant son intention de nuire vis-à-vis de l'entreprise".

Le délégué était accusé par la direction d'avoir "poussé et bousculé un autre salarié" en direction du DRH. Mais pour l'inspection du travail, "il est impossible de déterminer avec certitude" s'il "bouscule des salariés volontairement, ou s'il est lui-même chahuté".

La compagnie aérienne a indiqué à l'AFP qu'elle avait déposé un recours auprès du ministre du Travail, Myriam El Khomri. Depuis les faits, quatre autres employés d'Air France ont été licenciés. Avec le délégué CGT, ils seront jugés le 27 mai au tribunal correctionnel de Bobigny pour violence.

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(Avec AFP)