Egypte : douze Rafale cloués au sol par Bercy

Par Michel Cabirol  |   |  402  mots
Bercy bloque tous les contrats sur l'Egypte qu'ils soient civils et militaires, dont le Rafale
Selon des sources concordantes, Bercy bloque la signature d'un contrat de douze Rafale à l'Egypte, qui demande des facilités de paiement.

Selon des sources concordantes, Bercy bloque la signature d'un contrat de douze Rafale à l'Egypte, qui demande des facilités de paiement à l'image des précédents contrats signés entre Le Caire et les industriels de l'armement français. Lors de sa visite à Paris ces trois prochains jours, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi devrait rappeler à Emmanuel Macron qu'il attend énormément de la France, selon un observateur des relations franco-égyptienne, notamment dans le cadre du partenariat stratégique entre les deux pays relancé en 2015.

Dans ce contexte, l'Égypte a engagé une modernisation de ses forces armées avec le soutien de la France. La France s'est engagée à fournir de nouveaux équipements, en particulier à la force aérienne (24 Rafale, un satellite de télécoms militaire) et à la marine (quatre corvettes Gowind, une FREMM, deux BPC). Ce qui a représenté près de sept milliards d'euros (6,83 milliards) de contrats pour l'industrie d'armement française entre 2014 et 2016.

Bercy bloque tous les contrats avec l'Egypte

Le contrat Rafale n'est pas une exception. Bercy bloque tous les contrats sur l'Egypte qu'ils soient militaires ou civils. Pourquoi? C'est un problème d'encours sur ce pays. Avec les contrats importants signés récemment entre les deux pays, l'enveloppe allouée par Bercy à Bpifrance (ex-COFACE) sur ce pays est totalement utilisée, précise-t-on à La Tribune. Et Bercy ne veut pas rajouter d'enveloppe estimant que le risque pays se dégrade. Emmanuel Macron va-t-il dénouer ce contrat? Il le pourrait car l'Egypte devrait compter sur une croissance de 6% par an dès cette année.

Pour autant, selon une source interrogée par La Tribune, il n'y a pas eu de défaut de paiement de l'Egypte. Une autre source nuance en indiquant qu'il n'y a pas eu de défaut de paiement récemment. Selon la première source, Le Caire a de l'argent pour régler les factures. L'Egypte pourra notamment compter à partir de la fin de cette année sur la production de gaz en Méditerranée. En 2015, l'énergéticien italien ENI a découvert pour le compte de l'Egypte un énorme gisement offshore de gaz naturel dans ses eaux territoriales au large de Port Saïd (gisement Zohr). De quoi satisfaire la demande intérieure pendant plusieurs décennies, de renouer avec l'exportation et donc de bénéficier de nouvelles rentrées de devises...