Grâce à Rafaut, l'autonomie de la France prend un peu plus d'épaisseur

Par Michel Cabirol  |   |  438  mots
"Avoir en France, le savoir-faire permettant de fabriquer ce type d'armement (corps de bombe, ndlr) et surtout l'exploiter au profit de notre défense est extrêmement précieux, a fait observer la ministre des Armées, Florence Parly. (Crédits : Rafaut)
Le ministère des Armées s'appuie sur la PME francilienne Rafaut pour retrouver son autonomie stratégique dans la fabrication de corps de bombe.

La France a retrouvé son autonomie stratégique en matière de fabrication de bombes.  Et ce grâce à la PME francilienne Rafaut, qui a repris une partie des activités de la défunte SAMP (Société des ateliers mécaniques de Pont-sur-Sambre) à l'époque lâchée par le ministère de la Défense en 2016. "Jusqu'à présent, les corps de bombe lourds ont toujours été importés des Etats-Unis", a rappelé lundi la ministre des Armées, Florence Parly lors de la cérémonie d'inauguration d'une usine 4.0 de Rafaut flambant neuve à Rouvignies à proximité de Valenciennes (Nord).

Grâce aux contrats du ministère des Armées et avec le soutien de la région des Hauts-de-France notamment, Rafaut a investi plus de 20 millions d'euros consacrés à la construction et au développement de ce nouveau site de production. C'est dans cette usine que Rafaut va fabriquer entre autres des "bombes d'aviation de qualité au profit du ministère des Armées", a indiqué Florence Parly dans un discours courageux allant à contre-courant de l'opinion publique.

"Notre autonomie stratégique a pris un peu plus d'épaisseur"

Rafaut a donc repris le relais de SAMP pour faire perdurer ce savoir-faire. D'autant la France a beaucoup utilisé de munitions ces dernières années au Levant pour participer à la défaite militaire de Daech. "Au Sahel et au Levant, l'intensité de nos engagements militaires et le manque de bombes de forte puissance nous ont conduit à exprimer dans la période récente des besoins nouveaux : je pense à plusieurs types de bombes de différentes natures, de 250 kilogrammes à près d'une tonne dont certaines devant répondre à des contraintes d'embarquement propres à nos équipements, par exemple au porte-avions Charles de Gaulle ; toutes devant être taillées pour les engagements que la France connaît en opérations", a expliqué la ministre.

C'est dans ce cadre que la Direction générale de l'armement a notifié en décembre 2017 un contrat de développement et d'industrialisation de corps de bombe lourds MK 83 (500 kg) et MK 84 (1 tonne). Ce qui permet à la France de reprendre son autonomie par rapport aux Etats-Unis où jusqu'ici la France importait les corps de bombe lourds. "Avoir en France, le savoir-faire permettant de fabriquer ce type d'armement et surtout l'exploiter au profit de notre défense est extrêmement précieux, a fait observer Florence Parly. Avec ce contrat, notre autonomie stratégique a pris un peu plus d'épaisseur. Avec ce contrat, une activité importante de l'industrie de défense revient aujourd'hui sur notre territoire". Et plus particulièrement dans une région jadis industrielle.