La course à la taille critique vitale pour la PME Rafaut

Depuis 2015, Rafaut a pris du poids. La PME francilienne est passée de près de 30 millions d'euros en 2015 à 92 millions en 2019. Elle inaugure en présence de Florence Parly, un nouveau site près de Valenciennes, qui l'aider à croître.
Michel Cabirol
Rafaut vise en en 2020 un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros

Les PME, une priorité pour Florence Parly qui inaugure ce lundi le site de Rafaut, à Rouvignies à proximité de Valenciennes (Nord). Ce site est consacré entre autres à la fabrication de corps de bombe. Surtout la ministre des Armées va rendre hommage à une belle success-story d'une PME familiale, qui est passée en douceur grâce à son fondateur Jacques Rafaut dans les mains de fonds d'investissement à partir de 2015 (ACE Management, puis HLD Europe en 2018). Le capital de Rafaut est détenu par le groupe financier HLD Europe (environ 60 %), Aerofund 3 via le fonds Tikehau (environ 15 %), Etoile ID (7 %), BNP Développement (5 %), ainsi que Jacques Rafaut et le management.

En quatre ans, Rafaut a triplé son chiffre d'affaires, passant de près de 30 millions d'euros en 2015 à 92 millions d'euros fin 2019 (400 salariés). Une croissance maîtrisée grâce au PDG, Bruno Berthet, venu en 2011 de la Direction générale de l'armement (DGA). Présent depuis plus de 50 ans dans le secteur de l'aéronautique civile et de la défense, le groupe Rafaut est spécialisé dans les équipements d'emport, les charges et munitions ainsi que les réservoirs de carburant externes. Il s'est lancé dans la fabrication de corps de bombe depuis la fin de la société SAMP. Ce qui permet à la France de rester souveraine dans cette activité sensible.

La course à la taille

La nouvelle usine 4.0, dont l'investissement s'est élevé entre 20 et 25 millions d'euros, va aider la PME à grandir de façon pérenne. Le site de Roumignies, qui va employer en rythme de croisière 50 salariés, va lui permettre de croître de façon organique dans le secteur militaire mais aussi d'adresser une offre dans d'autres secteurs technologiques tels que l'aéronautique civile, le ferroviaire, le nucléaire, les énergies nouvelles. Il va profiter de la croissance du budget des armées. Chaque année, le ministère des Armées consacre près de 14% de son budget annuel à des achats directs auprès de quelques 26.000 PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire). Sur la période de la Loi de programmation militaire (2019-2025), ce sont environ 40 milliards d'euros qui seront ainsi dépensés auprès des PME et ETI.

Cette PME francilienne, qui a racheté cette année AEds (46 millions d'euros de chiffre d'affaires), vise en 2020 un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros. En grossissant, cette acquisition va peut-être lui permettre de rester sous-traitant de rang 1 pour Airbus et Dassault Aviation. Et ce n'est peut-être pas fini. Car Rafaut rêve de mettre la main sur Alkan (près de 50 millions de chiffre d'affaires), leader sur les systèmes d'emport et d'éjection destinés aux avions de combat, d'entrainement, patrouilleurs maritimes, hélicoptères et drones. Cette PME est détenue par les fonds d'investissements Chevrillon et IDI Investissements ainsi que son équipe de management. Enfin, Rafaut a conclu un accord de coopération avec la PME allemande Autoflug, notamment dans la perspective du programme de système aérien de combat du futur.

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 07/10/2019 à 14:37
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Beau parcours.

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