L'Etat nationalise Areva TA

Par Michel Cabirol  |   |  352  mots
Areva TA qui conçoit les chaudières nucléaires du porte-avions Charles-de-Gaulle, passe directement sous le contrôle de l'Etat
Areva TA qui conçoit les chaudières nucléaires du porte-avions Charles-de-Gaulle et des sous-marins nucléaires français, passe directement sous le contrôle de l'Etat.

Matignon a récemment tranché sur l'avenir d'Areva TA, filiale à 83,5% d'Areva. Selon des sources concordantes, l'Agence des participations de l'Etat (APE) va racheter à Areva 50% de sa filiale spécialisée dans la conception et la maintenance des réacteurs nucléaires de bâtiments militaires français (sous-marins et porte-avions).

Pour sa part, le groupe naval DCNS va monter dans le capital de l'ex-Technicatome, passant de 6,5% à 20% tandis que le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) va prendre une participation de 20%, selon ces mêmes sources concordantes. Enfin, EDF reste à hauteur de 10%.

Souveraineté nationale

Après plusieurs mois de réflexion et de discussions dans les ministères, il a été décidé que Areva TA ne restera pas au sein d'Areva, contrairement à ce qu'avait expliqué en juin le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron:

"Areva TA ne sera pas concernée par la refonte de la filière nucléaire, avait expliqué début juin à l'Assemblée nationale Emmanuel Macron. Elle restera sous Areva, sans aucune interaction supplémentaire avec EDF, et en liaison directe avec le CEA et DCNS - comme c'est déjà le cas aujourd'hui".

C'est donc l'Etat qui va piloter cette société de souveraineté nationale en détenant la majorité du capital. Il restera à l'Etat à définir au cours du premier semestre un "business plan" pour Areva TA.

Propulsion du Charles-de-Gaulle

En 2014, cette branche a dégagé en 2014 un chiffre d'affaires de 345 millions d'euros, un excédent brut d'exploitation de 22 millions d'euros et un bénéfice net de 23 millions d'euros pour environ 1.450 salariés. Elle équipe en réacteurs nucléaires les sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) et les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) ainsi que le porte-avions à propulsion nucléaire, le Charles-de-Gaulle.

La division est également en charge des réacteurs de recherche comme le projet Jules Horowitz, d'ailleurs objet d'un sévère dépassement de budget, et l'exploitation de réacteurs d'essais sur le site de Cadarache. En 2014, Areva TA a notamment cédé à Alstom son activité Contrôle Commande Transport et à AIP Aerospace sa division d'intégration aéronautique.