La France s'offre cinq frégates Belh@rra pour près de 4 milliards d'euros

Par Michel Cabirol  |   |  581  mots
Le programme Belh@rra permettra à la marine française de disposer à l'horizon 2030 de quinze frégates de premier rang
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a lancé la réalisation des cinq frégates de taille intermédiaire de classe Belh@rra, qui seront construites à Lorient. Un programme évalué à 3,8 milliards d'euros.

Et à la fin c'est toujours Jean-Yves Le Drian qui gagne y compris au finish. Bercy bloquait le dossier de lancement du programme des frégates de taille intermédiaire (FTI), baptisées par DCNS Belh@rra, du nom de la célèbre vague de 8 à 15 mètres qui prend forme au nord-ouest de la baie de Saint-Jean-de-Luz. Qu'à cela ne tienne, Michel Sapin a encore dû se rendre à la raison face à la ténacité du Breton Jean-Yves Le Drian. Conformément à sa décision prise fin mars en comité ministériel d'investissement (CMI), il a lancé à deux jours du premier tour de l'élection présidentielle la réalisation des cinq FTI de classe Belh@rra, qui seront fabriquées à Lorient. "Le marché a été notifié à DCNS par la Direction générale de l'armement", a annoncé un communiqué du ministère de la Défense publié vendredi. Un contrat évalué à 3,8 milliards d'euros.

"La réalisation de cinq frégates de taille intermédiaire de la classe Belharra est indispensable pour mener à bien les opérations garantissant la sécurité des opérations et des approches maritimes de la France face à des menaces notamment sous-marines qui s'aggravent rapidement. Elle permettra à la France de disposer d'un bâtiment complémentaire de la FREMM et embarquant de nombreuses technologies innovantes notamment dans le domaine de la détection", a expliqué Jean-Yves Le Drian cité dans le communiqué.

Ce contrat permettra aux forces françaises de disposer à l'horizon 2030 de quinze frégates de premier rang conformément à la loi de programmation militaire (LPM). Ce format sera également assuré par huit frégates multi-missions (FREMM) et deux frégates de défense aérienne Horizon. "Ainsi avec d'un côté les Gowind (2.500 à 3.000 tonnes, ndlr), de l'autre les FREMM (6.000 tonnes, ndlr), et bientôt les FTI (4.000 tonnes, ndlr), la France disposera d'une offre complète pour les bâtiments fortement armés", a estimé le ministère. La première des cinq frégates doit être livrée en 2023 pour une entrée en service actif en 2025.

Un navire gréé pour l'exportation

La future frégate à vocation de lutte anti sous-marine se positionne sur le segment des bâtiments de moyen tonnage pour lequel il existe une forte demande à l'exportation. Grâce à modularité, le navire peut être configuré pour remplir des missions diverses selon les besoins exprimés par les futurs clients. Avec la frégate belh@rra, DCNS a donc l'ambition de poursuivre le succès des frégates type La Fayette, une référence sur le marché naval de défense avec plus d'une vingtaine d'exemplaires vendus dans le monde. Pour les besoins français, la Belh@rra intègrera le nouveau radar à quatre antennes planes Sea Fire de Thales et sera équipée des missiles Aster 30 de MBDA.

Enfin, ce programme permettra de poursuivre le développement des capacités techniques et industrielles de DCNS sur le segment des bâtiments de surface lourdement armés notamment sur le site de Lorient. Il profitera aux bassins d'emplois de DCNS, au premier rang desquels le site de Lorient : la conception des frégates belh@rra représente environ deux millions d'heures de travail pour les bureaux d'études. Pour l'ensemble du groupe, la réalisation d'une frégate belh@rra représentera en moyenne deux millions d'heures de travail dont trois cent mille heures pour les bureaux d'études. Un programme qui valait bien que le ministre mouille une nouvelle fois sa chemise...