Le Qatar près de renoncer au VBCI de Nexter en raison de la mise en examen du patron du PSG

Par Michel Cabirol  |   |  424  mots
Pour Florence Parly qui était lundi au Qatar, c'est un peu l'opération de la dernière chance pour rattraper le contrat VBCI près d'échapper à la France.
En raison de la mise en examen du président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaïfi, l'émir du Qatar est tout près de renoncer au contrat VBCI fabriqué par Nexter. Une commande évaluée à deux milliards d'euros.

Les méandres d'un contrat d'armement sont toujours très complexes. Concernant Nexter, le fabricant du Véhicule blindé de combat d'infanterie (VBCI), ils le sont encore plus : le groupe d'armement avait gagné au Qatar un mégacontrat de deux milliards d'euros environ portant sur la vente de 490 VBCI ; il est aujourd'hui tout près de le perdre. Pourquoi ? Parce que la mise en examen en mai dernier du patron du PSG, Nasser Al-Khelaïfi, pour corruption active par le juge Renaud Van Ruymbeke ne passe pas auprès de l'émir du Qatar, Cheikh Tamim Bin Hamad Al Thani, selon des sources concordantes. Les deux hommes sont proches. A la fin de l'été, l'émir avait déjà fait passer un message qui a été visiblement mal compris en France. Aujourd'hui, il est reçu cinq sur cinq.

Résultat, en représailles, l'émir a demandé au ministre de la Défense de lancer une nouvelle procédure pour trouver une autre plateforme que celle de Nexter. Le ministère de la Défense est tout près de sélectionner trois candidats. L'heure est donc grave, très grave pour le fabricant français, qui risque de perdre un contrat important mais aussi de la charge pour une chaîne d'assemblage qui sera bientôt en souffrance. Car déjà des constructeurs internationaux se sont montrés bien sûr intéressés par la perspective d'un tel contrat comme le Finlandais Patria, l'italien Oto Melara ou encore l'américain General Dynamics. En revanche, Rheinmetall, pourtant très actif sur le plan médiatique à Doha, ne semble pas être en pôle au Qatar en raison de certains litiges concernant la vente du char Leopard en 2013, explique-t-on à La Tribune.

L'opération de la dernière chance

Pour Florence Parly qui était lundi au Qatar, c'était pratiquement l'opération de la dernière chance pour rattraper un contrat près d'échapper à la France. La ministre des Armées devait rencontrer l'émir du Qatar et le Dr Khalid bin Mohammed Al Attiyah, vice-Premier ministre et ministre d''État aux Affaires de la Défense pour élucider les demandes des Qataris. Suspense mais un échec serait durement ressenti par Paris. En décembre 2017, le ministère de la Défense qatari avait signé une lettre d'intention (LoI) avec Nexter en présence d'Emmanuel Macron, qui pourrait être tenté de décrocher son téléphone en vue de trouver une sortie par le haut pour tout le monde. Inch Allah...