Le Rafale en Inde, c'est brûlantissime

Par Michel Cabirol  |   |  590  mots
Le Rafale en phase d'atterrissage en Inde (Crédits : © Pascal Rossignol / Reuters)
Selon des sources concordantes, une signature entre Dassault Aviation et New Delhi serait imminente. L'ensemble de la presse indienne se fait l'écho depuis plusieurs jours d'une accélération du calendrier.

Article publié le 12 septembre, mis à jour le 16 septembre

Ça chauffe dur pour le Rafale en Inde. Est-ce une énième fausse alerte ou la fin d'un suspense portant sur la signature d'un contrat de vente de 36 Rafale pour l'armée de l'air indienne (IAF)? Selon des sources concordantes, une signature entre Dassault Aviation et New Delhi serait imminente. Dans un premier temps, il avait été question d'un voyage d'une délégation française autour de la mi-septembre. Aujourd'hui, il est question d'une visite la semaine prochaine, le 23 septembre. Est-ce une visite pour une signature ou pour préparer un voyage de François Hollande sur place début octobre?

L'ensemble de la presse indienne, qui évalue le montant du contrat à moins de 8 milliards d'euros (y compris l'armement), s'était fait l'écho lundi d'une accélération du calendrier avec le feu vert du CCS (Cabinet Committee on Security), présidé par le Premier Ministre Narendra Modi et qui a approuvé acquisition des Rafale. Interrogé par La Tribune, Dassault Aviation n'a fait aucun commentaire.

New Delhi et l'avionneur étaient d'accord sur tout depuis plusieurs semaines. Si Dassault Aviation concrétisait ce contrat, il permettrait de sécuriser la cadence de production de deux Rafale par mois et ainsi de compenser le report des livraisons concernant la deuxième partie de la quatrième tranche Rafale (34 appareils restants à livrer sur les 60 appareils commandés par la France).

La saga du Rafale en Inde

La France et l'Inde avait signé en janvier 2016 un accord intergouvernemental (AIG) lors la visite d'État de François Hollande. Cet accord intergouvernemental était un préalable indispensable à un accord commercial. D'autant que Narendra Modi souhaitait un accord d'État à État lors de sa visite en France en avril 2015 où il avait annoncé une commande de 36 Rafale "sur étagère", soit prêts à voler.

Dans la foulée de l'accord intergouvernemental, Dassault Aviation prévoyait la signature du contrat "sous quatre semaines". Cela a pris finalement un peu plus de temps comme c'est de coutume en Inde. Le montant de la commande était estimé entre 10 et 12 milliards d'euros, hors armements, selon les informations de La Tribune. Cette volonté d'aboutir rapidement s'appuyait sur une décision du ministère de la Défense indien qui avait annoncé le 8 décembre 2015 dans un communiqué que l'équipe de négociation constituée pour discuter des conditions générales de l'achat de 36 Rafale, avait "recommandé un projet d'accord".

Une flotte d'avions de combat dangereuse

Les 36 Rafale ainsi que les systèmes associés et les armements devront être livrés "dans la même configuration" que celle exigée dans le cadre du contrat M-MRCA (126 Rafale), qui a été annulé par New Delhi. Les appareils avaient été testés et approuvés par l'armée de l'air indienne. Ces avions de combat seront utiles pour protéger l'espace aérien indien.

Car lors de ces trois dernières années (de 2013 à fin novembre 2015), l'Inde a comptabilisé 32 violations au total de son espace aérien par des avions de pays étrangers. En outre, durant les dix dernières années entre 2003 et 2013, l'armée de l'air indienne (Indian Air Force ou IAF), quatrième puissance aérienne mondiale, a perdu 38 MiG-21, selon le ministère de la défense indien. L'IAF dispose encore d'une flotte de 254 MiG-21 en service, qui vont progressivement être retirés des bases aériennes, notamment les MiG-21 T-77. Les premiers MiG-21 sont entrés en service dans l'armée de l'air indienne en mars 1963.