"Les drones volent n'importe où, n'importe comment en Europe" (AESA)

Par Michel Cabirol  |   |  445  mots
Les drones loisirs sont dans le collimateur de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA)
Le directeur exécutif de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), Patrick Ky, estime qu'il y a un sujet d'actualité avec les drones de moins de 25 kg. Il regrette le trop grand nombre d'incidents.

Pour l'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA), il y a un sujet d'actualité drones. Et pas qu'un peu. "On regarde de très, très près ce dossier, a expliqué le directeur exécutif de l'AESA, Patrick Ky, qui était l'invité jeudi de l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE). On s'aperçoit qu'il y a de plus en plus de drones qui volent n'importe où, n'importe comment". Et cela énerve également les pilotes d'avions commerciaux.

Les incidents se multiplient

L'inquiétude semble justifiée. Car les incidents se multiplient. le 21 juillet, un drone est passé à environ cent mètres d'un appareil de la compagnie allemande Lufthansa arrivant à Varsovie en provenance de Munich, selon l'agence polonaise de la navigation aérienne. L'appareil, un Embraer 195, se trouvait à environ dix kilomètres de l'aéroport international de Varsovie Okecie, à l'altitude de 700 mètres, quand ses pilotes ont aperçu un objet volant. L'objet n'a pas perturbé cependant l'atterrissage normal de l'appareil de la Lufthansa.

Un incident similaire s'est produit l'année dernière à Cracovie. En Californie, les pompiers se sont plaints le 21 juillet de voir cinq drones gêner leurs hélicoptères dans leur combat contre un incendie. En France, depuis le début de l'année, trois vols de drones ont été signalés par des pilotes dans l'axe des pistes d'Orly et deux à Roissy, selon le porte parole de la Direction générale de l'aviation civile.

L'AESA va publier un début de réglementation à la fin de l'année

Ce sont les drones dans la catégorie Open (moins de 25 kg), le plus souvent des "jouets inoffensifs", qui posent le plus de problèmes. "C'est la catégorie la plus compliquée", a reconnu Patrick Ky. L'Agence souhaiterait intégrer une puce contrôlée par le système GPS dans ces drones de loisirs pour les empêcher d'entrer dans les zones à risques et de voler au-delà d'une certaine altitude. Toutefois, Patrick Ky a rappelé que l'AESA n'était pas encore compétente pour réglementer des aéronefs de moins de 150 kg. "La réglementation doit changer", a-t-il fait valoir, tout en se montrant optimiste. En outre, il s'est interrogé à voix haute pour savoir comment on pouvait s'assurer de la présence de cette puce alors que la majorité de ces drones sont fabriqués en Chine.

Après avoir lancé une consultation publique qui s'est terminée la semaine dernière (3.400 commentaires envoyés), l'AESA va publier d'ici à la fin de l'année "une opinion technique". Ce document servira de base à une future réglementation sur ce type de drones.