Patriot : la Suède face à une facture hors de prix

Par Michel Cabirol  |   |  351  mots
La Suède réfléchit comment réduire la facture du Patriot
L'achat de quatre systèmes Patriot (batteries et radars) et de 300 missiles, dont 200 PAC-3, s'élève au total à 2,5 milliards d'euros. Soit bien au-delà du budget initial consacré à cette acquisition (1 milliard d'euros).

La Suède va payer très cher le système américain de défense aérienne Patriot, choisi par le ministre de la Défense suédois, Peter Hultqvist. Beaucoup plus cher qu'elle ne l'avait imaginée au départ. Selon la presse suédoise, Stockholm a découvert que l'achat de quatre systèmes Patriot (batteries et radars) et de 300 missiles, dont 200 PAC-3, pourrait s'élever au total à 2,5 milliards d'euros (25 milliards de couronnes suédoises). Le montant de la facture pour les missiles s'élève à 1,5 milliard.

Initialement, le ministère de la Défense suédois n'a pourtant alloué qu'une somme de 1 milliard d'euros (10 milliards de couronnes suédoises) à cette acquisition. Le choix de Peter Hultqvist, qui est allé contre les recommandations de son administration, fait aujourd'hui exploser la facture pour les contribuables suédois...

Comment réduire la facture

La Suède réfléchit donc pour sa savoir comment elle va réduire la facture. En baissant le nombre de missiles achetés à 150, ce qui ferait baisser l'addition finale entre 1,73 et 1,83 milliard d'euros. Ou encore en réduisant le nombre de batteries de quatre à trois. Mais ce choix signifierait que seulement trois zones sur quatre pourraient être protégées contre d'éventuelles attaques de missiles russes. Reste enfin le système de défense franco-italien SAMP/T, fabriqué par MBDA et Thales, qui a perdu la compétition... mais qui est bien moins cher que le Patriot (866 millions d'euros pour quatre systèmes équipés de missiles Aster 30).

D'ailleurs, selon des sources concordantes, l'administration suédoise du matériel de défense (FMV) a demandé à la France dans un courrier adressé en fin d'année à la direction générale de l'armement (DGA) et à Eurosam, le consortium réunissant MBDA et Thales, de garder bien au chaud son offre au cas où les négociations avec les Etats-Unis échoueraient. Ce qui fait débat dans le camp français. D'autant que la proposition française intégrait deux systèmes SAMP/T d'occasion appartenant à l'armée de l'air, qui les a mis sous cocon.