Rafale : Safran favorable à une augmentation de la poussée du moteur M88

Par Michel Cabirol à Londres  |   |  422  mots
Le directeur général de Safran Philippe Petitcolin est "favorable" à une augmentation de la poussée du moteur du Rafale, le M88
Le directeur général de Safran Philippe Petitcolin s'est dit "favorable" à une augmentation de la poussée du moteur du Rafale, le M88. Selon les hypothèses retenues, la nouvelle poussée du moteur M88 pourrait se situer "entre 8 et 9 tonnes de poussée", contre 7,5 environ aujourd'hui.

Le directeur général de Safran, Philippe Petitcolin, a estimé dans un entretien avec des journalistes français qu'il était "temps aujourd'hui de se poser la question sur un upgrade (amélioration, ndlr) du M88 en termes de poussée". Il s'y est dit "favorable". Il a rappelé que la poussée d'origine du moteur du Rafale était la même depuis le lancement de l'avion de combat français. Soit environ 7,5 tonnes de poussée. Pourquoi une telle amélioration? "Le Rafale a grossi. Par rapport aux spécifications d'origine, le Rafale est plus lourd aujourd'hui. On lui demande de plus en plus" sur le plan opérationnel, a expliqué le patron opérationnel de Safran, qui n'en a pas encore discuté avec Dassault Aviation.

"Il est temps de se poser la question de savoir s'il n'est pas opportun de lancer une étude qui permettrait de gonfler un petit peu ce moteur. Techniquement nous savons faire. Nous sommes donc en discussion avec les autorités compétentes pour voir si cela est possible. Et si oui, sous quelles conditions et à quel niveau de performances, il serait souhaitable" de l'améliorer, a indiqué Philippe Petitcolin.

Quelle serait la bonne poussée pour le Rafale? "Tout dépend si la France est prête ou pas à faire des modifications sur l'avion lui-même en termes d'entrée d'air", a-t-il expliqué. Suivant les hypothèses retenues par la France, la nouvelle poussée du moteur M88 pourrait se situer "entre 8 et 9 tonnes de poussée". C'est ce que les Emiratis avaient demandé il y a quelques années avant d'abandonner ce projet. S'agissant des investissements pour ce programme de modernisation, Philippe Petitcolin a affirmé que les discussions n'en étaient pas encore à ce stade. "Je n'ai pas le montant (de l'investissement, ndlr). C'est une discussion qui est en cours. Je l'aurai dans les mois qui viennent", a-t-il précisé.

Safran et Rolls Royce préparent le futur

Safran et le motoriste britannique préparent le futur dans le cadre du programme FCAS, le système de combat aérien du futur. "Le moteur sera un moteur Rolls Royce et Safran à 50-50", a expliqué Philippe Petitcolin. "Il est trop tôt" pour avoir déjà une répartition des tâches entre les deux motoristes, a-t-il précisé. Il envisage d'utiliser le double corps du M88 pour développer le moteur du prochain système de combat européen. "Ce serait quand même pas mal mais ce n'est pas encore décidé", a-t-il souligné.