Tom Enders veut contrôler les prises de parole au sein d'Airbus

Par Michel Cabirol  |   |  447  mots
Tom Enders et le directeur financier d'Airbus Harald Wilhelm feront un point complet sur le groupe fin février
Les patrons des filiales (avions commerciaux, hélicoptères, défense et espace) sont désormais privés de conférence de presse de début d'année, selon des sources concordantes.

Chez Airbus, la récré est bel et bien finie. Les patrons des filiales (avions commerciaux, hélicoptères, défense et espace) sont désormais privés de conférence de presse de début d'année, selon des sources concordantes. Et cela commence dès 2017. Terminés les bilans annuels sur l'activité commerciale, la stratégie et les défis des entreprises en question lors des vœux à la presse. Ce qui permettait aux journalistes de faire au moins une fois par an un point très précis sur ces entreprises à l'exception bien sûr des résultats financiers. Les PDG des entreprises en question avaient déjà interdiction d'évoquer le moindre chiffre financier.

Avec un groupe unifié à compter du 1er janvier 2017, une seule tête doit dépasser, celle de Tom Enders en tant que directeur général exécutif d'Airbus, l'entreprise issue de la fusion entre Airbus Group et d'Airbus Commercial Aircraft. Une pratique qui est habituelle dans les autres groupes de cette taille. Dailleurs les PDG des filiales sont déjà plus ou moins sous contrôle de la holding dans le domaine de la communication. Plusieurs conférences de presse organisées par l'Association des journalistes professionnels de l'aéronautique et de l'espace (AJPAE), qui avait invité des responsables d'Airbus, ont été brutalement annulées ces dernières semaines. En outre, tous les attachés de presse du groupe sont astreints à réaliser un reporting précis et méticuleux sur les interventions et les rendez-vous médiatiques de leur patron à Airbus Group.

Une seule conférence de presse annuelle

Pour avoir un point précis sur Airbus et ses divisions, il faudra donc attendre la publication des résultats annuels du groupe fin février, où tout risque d'être globalisé. Dommage... Il n'est pas sûr d'ailleurs qu'une conférence de presse de type traditionnel soit organisée. La direction du groupe semble se diriger vers une conférence de presse digitale - le concept à la mode chez Airbus et dans beaucoup d'autres entreprises. Soit très concrètement une conférence de presse sur internet.

Tom Enders et le directeur financier Harald Wilhelm y délivreront ainsi la bonne parole. Une conférence de presse très, très allemande bien qu'il n'y ait plus de passeport chez Airbus pour obtenir un poste, ont répété à l'envi ces dernières années les dirigeants d'Airbus Group. Peut-être finiront-ils par inviter Fabrice Brégier ou Marwan Lahoud pour franciser ce rendez-vous annuel. Pas sûr pour autant que les deux dirigeants de nationalité française apprécient de ne jouer que les utilités...