Vega, ce lanceur italien qui fait un sans-faute et qui concurrence... Ariane 6

Par Michel Cabirol  |   |  473  mots
Dans la nuit de mardi à mercredi, Vega a parfaitement réussi sa mission depuis le Centre Spatial Guyanais en mettant en orbite le satellite militaire Mohammed VI-B (1,1 tonne au décollage) pour le compte du Maroc. (Crédits : Arianespace)
Le lanceur italien Vega a mis sur orbite le satellite militaire Mohammed VI-B pour le compte du Maroc. Vega signe son treizième succès consécutif depuis le début de son exploitation en 2012.

Treize lancements, treize succès. Développé et fabriqué par l'industriel italien Avio, le lanceur italien Vega est véritablement né sous une très bonne étoile. Dans la nuit de mardi à mercredi, Vega a parfaitement réussi sa mission depuis le Centre Spatial Guyanais en mettant en orbite le satellite militaire Mohammed VI-B (1,1 tonne au décollage) pour le compte du Maroc. Le satellite a été développé par le consortium constitué de Thales Alenia Space en tant que mandataire et Airbus Defence and Space en co-maîtrise d'œuvre.

En 2018, le lanceur italien a réussi son second vol et signe ainsi son 13e succès consécutif, dont 11 missions d'observation de la Terre depuis le début de son exploitation en 2012. Soit déjà 28 satellites mis en orbite par le lanceur italien, qui peut placer en orbite des satellites jusqu'à 1,5 tonne de masse. Vega et son petit frère Vega C ont engrangé dans leur carnet de commandes onze missions à lancer. Dernièrement Vega a été sélectionné par GHGSat pour la mise en orbite de son satellite GHGSat-C1. Le vol aura lieu en 2019 dans le cadre du vol de démonstration du service de lancement de petits satellites (Small Spacecraft Mission Service ou SSMS).

Vega, un concurrent d'Ariane 6?

Le futur lanceur italien sera-t-il un concurrent pour Ariane 6? Pour certains experts, le futur lanceur Vega C, dont le premier vol est prévu fin 2019, est déjà un sérieux rival pour Ariane 6, notamment sur le marché des missions institutionnelles. Des missions qui pourraient venir sur des lancements doubles d'Ariane 6. "Le programme Vega vit parce qu'Ariane 6 ne vit pas, analyse un bon observateur du spatial. Vega est la solution aujourd'hui". La nouvelle version du lanceur léger offrira d'ailleurs une augmentation de performance en termes de capacité d'emport de satellite (masse et volume utiles), une capacité à accomplir une variété encore plus importante de missions (des nanosatellites aux gros satellites optiques et radars) et renforcera encore la compétitivité du service de lancement.

Et ce n'est pas terminé puisque Vega E (Evolution), qui succédera à Vega C, augmentera sa capacité d'emport et viendra mordre dans le bas de la fourchette d'Ariane 62. Il sera capable par exemple de lancer un satellite Galileo (2,3 tonnes environ). Les Italiens veulent absolument développer cette nouvelle version, qui sera mise en service en 2024. La semaine dernière, dans les locaux industriels à Colleferro (près de Rome), Avio a testé avec succès le prototype du nouveau moteur de l'étage supérieur (méthane-oxygène M10), développé en partenariat avec l'Agence spatiale européenne pour le programme Vega E. Et dire que les Français ont été appelés en dernier recours par l'Agence spatiale italienne (ASI) pour mettre au point le lanceur Vega pour pallier les difficultés des Italiens à terminer le programme...