Hermès-LVMH : une nouvelle bataille commence avec l'ouverture d'une information judiciaire

Par latribune.fr  |   |  355  mots
LVMH était entré par surprise dans le capital de LVMH, en 2010. Copyright Reuters
Au Tribunal de grande instance de Paris, une information judiciaire a été ouverte pour enquêter sur les conditions d'entrée du groupe de luxe LVMH au capital d'Hermès, en 2010. Le conflit entre les deux groupes s'est intensifié depuis l'été 2012.

Nouvelle étape dans la bataille qui oppose Hermès et LVMH. Une juge d'instruction, Charlotte Bilger, a été chargée d'enquêter sur les conditions de l'entrée du numéro un mondial du luxe dans le capital du sellier, en 2010. A l'époque, le groupe de Bernard Arnault avait pris par surprise 17% du capital d'Hermès (LVMH est, depuis, monté à 22,28%). En décembre de la même année, l'Autorité des marchés financiers (AMF) ouvrait une enquête sur cette transaction.

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Mais l'affaire s'est accélérée à l'été 2012. Le 10 juillet, Hermès a déposé une première plainte pour "délit d'initié, complicité et manipulation de cours". En septembre, LVMH a répliqué, en déclarant avoir porté plainte à son tour contre l'entreprise familiale pour "chantage, dénonciation calomnieuse et concurrence illicite".

L'AMF laisse entendre qu'il n'y a pas eu de délit

A côté du volet judiciaire de l'affaire, l'enquête menée par le gendarme boursier se poursuit. Mais, début octobre, Gérard Rameix, le président de l'AMF, laisse entendre qu'il n'y a pas de délit. "La question posée est de savoir s?il y a eu délit d?initié et manipulation de cours", affirme-t-il au micro de BFM radio. A la question : "la réponse est-elle non?", le patron de l'AMF rétorque: "Oui, on peut dire ça". Cependant une procédure de sanction est bien ouverte.

Reste à la commission des sanctions, indépendante du collège de l'AMF, de décider s'il y a matière ou non à procéder à des sanctions. Elle pourrait par exemple indiquer qu?il y a eu défaut d?information vis-à-vis du régulateur et du marché de la part de LVMH, lorsque le groupe de Bernard Arnault a procédé à ses prises de participations.

En octobre 2012 toujours, le Parquet de Paris avait ouvert une enquête préliminaire, dans le cadre de laquelle le juge sollicitait l'avis de l'AMF. Le dossier est désormais entre les mains de la juge d'instruction.