Prix alimentaires : pas de baisse possible avant mars, selon des distributeurs

Par latribune.fr  |   |  661  mots
Les prix dans l'alimentaire étaient en juillet en hausse de 12,7% comparé à un an plus tôt, selon l’Insee. (Crédits : Reuters)
Une baisse des prix alimentaires est difficile à entrevoir avant mars 2024 et la fin des prochaines négociations avec les industriels, ont indiqué les patrons d'Intermarché et Système U. Les distributeurs souhaitent renégocier « le plus vite possible ». Ils ont demandé au ministre de l'Économie, qu'ils ont rencontré ce mercredi matin, de faire évoluer ce système de négociations annuelles. Une autre réunion, cette fois avec les industriels du secteur, est prévue jeudi.

Faudra-t-il encore attendre plus de six mois pour voir les prix des produits alimentaires baisser dans les rayons ? Oui, à en croire les patrons de grandes surfaces. « On espère pour mars » à l'issue des prochaines négociations annuelles entre industriels et distributeurs, a déclaré le patron du groupement Intermarché Thierry Cotillard sur RTL, ce mercredi 30 août. « Le grand rendez-vous, c'est mars prochain, en attendant, on prend nos responsabilités », a abondé sur Radio Classique le président de Système U, Dominique Schelcher. Et de souligner que, d'ici-là « sur les grandes marques, rien ne va bouger ».

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Chaque année, les supermarchés et leurs fournisseurs de l'agro-industrie négocient de décembre jusqu'au 1er mars les conditions de vente d'une large partie des produits vendus tout le reste de l'année en grandes surfaces. Lors du dernier épisode conclu en mars dernier, le prix moyen payé par les supermarchés aux industriels s'est apprécié de 9%. Mais le prix d'un certain nombre de matières premières a décru depuis. En conséquence, le gouvernement a appelé les différentes parties à se remettre autour de la table des négociations.

« La difficulté de ce sujet, c'est que nous négocions une fois par an pour des prix qui s'appliquent tout le reste de l'année », a souligné le président de Système dénonçant un « système qui nous enferme et derrière lequel les industriels (...) se réfugient ».

Les distributeurs veulent renégocier

Un sujet que les patrons de la distribution comptaient aborder ce mercredi matin, lors d'une réunion prévue à Bercy avec le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire et la ministre déléguée notamment au Commerce, Olivia Grégoire. Thierry Cotillard avait ainsi indiqué avant cette entrevue vouloir demander à Bercy de « changer la loi [sur les négociations du secteur] pour permettre de négocier à la hausse ou à la baisse en fonction ».

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À l'issue de cette réunion, le délégué général de la fédération patronale de la grande distribution (FCD) a fait état des discussions avec les ministres. « On a demandé à pouvoir renégocier vraiment et le plus vite possible » pour répercuter dans les rayons des supermarchés la baisse des coûts de production de nombreuses denrées, a expliqué Jacques Creyssel à l'AFP.

« L'enjeu est de faire en sorte que les grands industriels, notamment étrangers, veuillent bien enclencher les renégociations pour ne pas attendre mars prochain », a-t-il martelé. « Cela peut passer par la loi ou par un accord avec un engagement de la part des industriels, comme notre secteur l'avait fait l'an dernier » quand les coûts de production étaient cette fois orientés très à la hausse.

Dans un message à l'AFP, le directeur exécutif achat et marketing de Lidl France, Michel Biero, a estimé que la réunion avec Bercy a « été très positive et annonciatrice de mesures concrètes ».

Réunion avec les industriels ce jeudi

Reste désormais à Bruno Le Maire et Olivia Grégoire à recevoir les industriels. Cette réunion est prévue jeudi matin - les deux entrevues ayant été volontairement séparées tant l'atmosphère entre les industriels de l'alimentaire et les super (et hypermarchés) est électrique.

Pour rappel, les prix dans l'alimentaire étaient en juillet en hausse de +12,7% comparé à un an plus tôt, selon l'Insee. C'est un peu mieux qu'en juin où ils s'affichaient en augmentation de +13,7% sur un an, mais tout de même encore très élevé. Cette réduction du niveau de l'inflation ne correspond d'ailleurs pas à une baisse des prix dans les rayons, mais à une hausse moins forte.

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(Avec AFP)