Les prix alimentaires repartent à la hausse à cause de la fin de l'accord céréalier (FAO)

L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) fait état d'une hausse de 1,3% des prix alimentaires en juillet par rapport au mois de juin, sa deuxième et plus importante hausse de l'année. La FAO impute cette hausse à la fin de l'accord sur les exportations de céréales via la mer Noire. Son indice de prix demeure néanmoins largement en dessous de son niveau d'il y a un an (-11,8%).
« Les bombardements sur les ports céréaliers ukrainiens font peser un risque majeur pour les prix et la sécurité alimentaire mondiale », expliquait mercredi à La Tribune Arthur Portier, consultant chez Agritel.
« Les bombardements sur les ports céréaliers ukrainiens font peser un risque majeur pour les prix et la sécurité alimentaire mondiale », expliquait mercredi à La Tribune Arthur Portier, consultant chez Agritel. (Crédits : Reuters)

C'est la crainte des nombreux pays d'Afrique et du Moyen Orient qui dépendent des céréales ukrainiennes pour nourrir leur population : voir les prix alimentaires remonter. En juillet, les prix alimentaires mondiaux ont légèrement rebondi, pour la deuxième fois cette année, indique ce vendredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui impute cette hausse à la fin de l'accord sur les exportations de céréales via la mer Noire.

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L'indice FAO des prix des denrées alimentaires, qui reflète la variation des cours internationaux d'un panier de produits de base, montre une progression d'1,3% par rapport au mois de juin, sa deuxième et plus importante hausse de l'année. Cet indice de prix demeure néanmoins largement en dessous de son niveau d'il y a un an (-11,8%).

La fin de l'accord céréalier mise en cause

Ce revirement tient d'abord « à un regain des incertitudes concernant les exportations » depuis le choix de Moscou de rompre le mois dernier l'accord qui permettait à l'Ukraine de continuer à exporter ses céréales par voie maritime malgré la guerre sur son sol. La Russie bombarde désormais les ports ukrainiens de Reni et d'Izmaïl sur le Danube, accentuant la menace sur l'acheminement des denrées agricoles. « Les bombardements sur les ports céréaliers ukrainiens font peser un risque majeur pour les prix et la sécurité alimentaire mondiale », expliquait mercredi à La Tribune Arthur Portier, consultant chez Agritel.

« La hausse des prix sera ressentie de manière plus aiguë par les habitants des pays en développement », a également alerté le Secrétaire général adjoint aux Affaires humanitaires de l'Onu au Conseil de sécurité, Martin Griffiths, ajoutant qu'à l'heure actuelle 362 millions de personnes dans 69 pays avaient besoin d'une aide humanitaire. Pour lui, la fin de l'accord « fait planer le risque de voir des millions de personnes touchées par la faim, voire pire ». Et d'ajouter que « certaines personnes souffriront de la faim, d'autres subiront la famine, et beaucoup risquent de mourir à cause de ces décisions ».

« Dans les mois qui viennent, nous serons en mesure d'assurer des livraisons gratuites de 25 à 50.000 tonnes de céréales au Burkina Faso, au Zimbabwe, au Mali, à la Somalie, à la République centrafricaine et à l'Érythrée », a de son côté affirmé fin juillet Vladimir Poutine dans son discours d'ouverture du sommet Russie-Afrique, retransmis à la télévision russe.

Hausse du riz après l'interdiction indienne d'exporter

Principales denrées en hausse, les huiles végétales ont tiré ce rebond avec une augmentation de 12,1% sur un mois, après sept mois consécutifs de recul. D'autre facteurs ont tiré vers le haut à l'échelle mondiale les prix, en particulier les inquiétudes quant au rendement dans certains des principaux pays producteurs de palme, de soja et de colza pour la hausse des prix des huiles correspondantes.

Les cours du riz progressent également de +2,8% sur un mois, atteignant un plus haut, à prix courants, depuis douze ans. La FAO pointe ici les mesures de l'Inde, qui assure 40% du commerce mondial et a interdit dès le 21 juillet l'exportation de riz blanc non basmati pour protéger son approvisionnement et contenir la hausse des prix sur le marché intérieur. Cette décision « a amplifié encore la pression déjà exercée sur les prix par un approvisionnement saisonnier resserré et la demande » du marché asiatique, précise la FAO.

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En revanche, les prix refroidissent sur d'autres denrées : celui du sucre a reculé pour le deuxième mois d'affilée (-3,9%), l'indice FAO du prix des céréales a diminué de 0,5% en un mois du fait de récoltes plus abondantes de maïs en Argentine et au Brésil et « potentiellement d'une production plus haute qu'anticipé » aux Etats-Unis. L'indice du prix du blé a quant à lui augmenté pour la première fois en neuf mois du fait des incertitudes sur les exportations de blé ukrainien. Les indices des prix des produits laitiers et de la viande ont légèrement baissé (respectivement -0,4% et -0,3%).

Commentaires 2
à écrit le 05/08/2023 à 8:39
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L'humain était si bien, si épanoui, si évolué, si prometteur quand il était chasseur cueilleur.

à écrit le 04/08/2023 à 17:41
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Ca n'est pas le réel qui est en cause mais le virtuel, les tradeurs (en bon francais) exigent leurs marges pour le risque pris ou prix... Les marges de la spéculation sont bien plus importante que ce que celle ci était sensée résoudre, à savoir le...

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