12 millions : le nombre d'immatriculations en Europe n'avait pas été aussi bas depuis 17 ans

Par Nabil Bourassi  |   |  606  mots
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Peugeot, Citroën, Renault et Fiat sont les principales victimes de l'écroulement du marché européen. Le marché allemand tient encore le coup et sauve ses constructeurs qui gagnent des parts de marché excepté Opel.

C'est du jamais vu depuis 1993. Le marché automobile européen aura immatriculé 12,05 millions de voitures neuves en 2012, soit un recul de 8,2% sur un an. C'est la plus forte chute depuis près de 17 ans, d'après les chiffres publiés ce matin par l'association européenne des constructeurs automobiles (ACEA).

Cette forte baisse dissimule de fortes disparités entre pays européens. Les pays du Sud accusent en effet une baisse beaucoup plus prononcée qu'au Nord. Le marché italien s'écroule ainsi de 19,9%, l'Espagne et la France voient leur marché dévisser de plus de 13%. En contraste, le marché allemand a limité la baisse limitée à 2,9%.

Annus horribilis pour les marques françaises et italiennes

Côté constructeurs, les marques françaises forment le peloton de tête des plus fortes baisses. Les immatriculations européennes du groupe Renault ont ainsi dégringolé de près de 19% en un an. Celles de la marque au losange ont carrément sombré de près de 22%, soit la plus forte baisse des grandes marques européennes. Le constructeur vient d'ailleurs d'annoncer un plan de réduction de ses effectifs. 7500 postes seront supprimés d'ici 2016. La filiale Dacia limite les dégâts en affichant une contraction de 5% de ses immatriculations.

Le groupe PSA a vu, lui, ses immatriculations chuter de 12,9% en 2012, dont 13% pour la marque Peugeot, et 12,8% pour la marque Citroën. Le deuxième constructeur européen accuse une baisse de sa part de marché 12,4% à 11,7%.

Il n'y a guère que le groupe Fiat pour rivaliser avec les constructeurs tricolores dans cette mise en abyme. Les immatriculations du constructeur italien ont, en effet, baissé de 15,8% sur l'ensemble de l'année. Le groupe Fiat a ainsi vu sa part de marché décliner à 6,4% contre 7% en 2011.

Les Allemands tirent leur épingle du jeu

Les groupes allemands s'en sont bien sorties à l'image de leur marché. Ainsi, le premier d'entre eux, le groupe Volkswagen, s'est stabilisé avec une baisse de 1,1% de ses immatriculations. La marque Audi a toutefois réussi l'exploit d'enregistrer une hausse de 3,7% de ses immatriculations, ce qui n'est pas négligeable compte tenu des marges de cette marque prestigieuse. Elles devraient ainsi permettre de palier aux très mauvais résultats de Seat, la marque espagnole, qui a vu ses immatriculations s'effondrer de plus de 14% sur l'ensemble de l'année. La marque Volkswagen n'a pas non plus résisté à la morosité du secteur et a dû constaté une baisse de 4,2% de ses immatriculations. Ces baisses n'ont pas empêché le troisième constructeur automobile du monde d'accroître sa part de marché passant de 23,2% à 24,8%.

Le groupe BMW qui vient d'assurer une année record au niveau mondial, doit néanmoins constater une légère contraction de 1,4% de ses immatriculations sur le marché européen. Le numéro un mondial des voitures hauts-de-gamme passe toutefois de 6 à 6,4% de parts de marché. Daimler a également gagné quelques points à 5,2% de parts de marché (contre 4,9% en 2011).

General Motors a accusé une baisse de 13,6% de ses immatriculations, dont une chute de 15,6% pour sa seule marque Opel (-2,5% pour Chevrolet).

L'Asie toujours en forme

Les constructeurs asiatiques ont poursuivi leur percée en Europe. Le groupe Toyota a enregistré une légère baisse de ses livraisons (-2,5%) mais a grignoté quelques dixièmes de points de parts de marché à 4,3%. L'allié de Renault, le japonais Nissan a immatriculé 5,8% de voitures en moins.

La progression la plus forte reste celle du groupe Sud-coréen Hyundai-Kia qui a gagné 1,1 point de parts de marché à 6,2%. Les livraisons de la marque Hyundai sont montées de 9,4% et celles de la marque Kia ont grimpé de plus de 14%.