Y a-t-il un "problème de méthode" chez Renault ?

Par latribune.fr  |   |  464  mots
A l'usine Renault de Douai, dans le Nord. Copyright Renault Douai Plant
"Si vous ne signez pas, il se pourrait que deux sites ferment", aurait lancé la direction à l'attention des syndicats ce mardi. L'entourage d'Arnaud Montebourg dénonce un "problème de méthode" et y voit une forme de chantage. La direction, elle, dément cette information et rapelle que l'objectif de la négociation est de ne pas fermer de site.

Un accord de compétitivité chez Renault verra-t-il le jour ? Les négociations entre la direction du constructeur automobile et les syndicats apparaissent plus que rudes. En cours depuis cet automne, elles ont connu un nouveau durcissement ce mardi. Un délégué de Force Ouvirère a annoncé à la presse que, lors de la négociation d'aujorud'hui, la direction a lancé aux syndicats : "si vous ne signez pas, il se pourrait que deux sites ferment". Une information démenti par Renault: "Renault n'a jamais indiqué que "deux sites" pourraient être fermés en cas de non conclusion des négociations en cours sur la performance de ses sites français", écrit le constructeur dans un communiqué publié deux heures plus tard. Mais il rapelle que "l'objet de ces négociations est, en cas d'accord avec les partenaires sociaux, de ne pas fermer de sites et de ne pas licencier".

C'est Laurent Smolnik, délégué central Force Ouvrière (FO), qui avait rapporté ces déclarations à l'AFP.  Aucun site de production n'a a priori été nommément cité. Jusqu'à présent, depuis le début des discussions sur la compétitivité, Renault conditionnait la "non fermeture de site" à la signature de l'accord par au moins 30% des syndicats représentatifs. "Aujourd'hui, elle nous a répondu que s'il n'y a pas d'accord, c'est au minimum deux sites qui fermeraient", a déclaré Dominique Chauvin, délégué central CFE-CGC, confirmant les propos de Laurent Smolnik..

Un "problème de méthode"

L'entourage du ministre du Redressement productif n'a pas tardé à réagir à ces allégations, dénonçant un "problème de méthode". Des proches d'Arnaud Montebourg ont déclaré: "Les discussions qui sont en cours actuellement chez Renault doivent évidemment respecter le dialogue social et donc la méthode des négociations et, en aucun cas, ne s'apparenter à du chantage". Le constructeur automobile a démenti toutefois, ce mardi après-midi, avoir menacé de fermer deux sites en France en cas d'échec des négociations.

En outre, Renault s'est engagé ce mardi à affecter à ses usines françaises la production de 80.000 véhicules supplémentaires par an pour ses partenaires Nissan ou Daimler si les syndicats signent l'accord de compétitivité qu'il leur propose. La direction égrène depuis des semaines ses propositions pour gagner en compétitivité dans ses sites français. Elle prévoit notamment la suppression de 8.260 postes d'ici fin 2016, une harmonisation du temps de travail, et un gel des salaires pour 2013. Le constructeur, qui cherche à rapprocher la compétitivité de ses sites français de celle de ses usines espagnoles (où un accord a déjà été passé début novembre), espère parvenir à un accord d'ici la fin du mois ou début février.

(Avec agences)