Volkswagen chute en Europe, mais accélère à fond en Chine et aux Etats-Unis

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  522  mots
Copyright Volkswagen (Crédits : <small>DR</small>)
Les ventes mondiales du géant allemand ont encore progressé de 5,5% au premier semestre. Mais le consortium est rattrappé par la crise en Europe. Il compense largement, toutefois, aux Etats-Unis et en Chine, où il vend trois fois plus qu'en Allemagne.

Le groupe Volkswagen ralentit. Le consortium de Wolfsburg a certes encore accru ses ventes mondiales de 5,5% au premier semestre à 4,70 millions d'unités. Pas mal. Mais cette pourduite de la croissance cache de fortes disparités. En Europe, le premier constructeur du Vieux continent a fléchi sur les six premiers mois de 3,5% à 1,87 million d'unités, rattrappé par la crise. En Europe occidentale (hors Allemagne), les volumes ont fléchi de 3,6%. En Allemagne même, ils ont  reculé de 3,7%. 

Poussée aux Etats-Unis

Au Brésil, un de ses débouchés clés, les ventes sont aussi en recul (-4% à 332.800).  Il y reste cependant  le numéro deux, derrière Fiat. Heureusement, Volkswagen compense la retrait en Europe et en Amérique du sud par deux offensives majeures en Amérique du nord et en Asie-Pacifique. Le consortium de Basse-Saxe progresse ainsi de 10,4% sur six mois aux Etats-Unis à 303.900 unités. Un boom aiguillonné par le marché lui-même mais aussi l'implantation récente d'une usine dans le sud du pays. Volkswagen vient de produire la 250.000 ème Passat à Chattanooga (Tennessee), où il a fabriqué la première en avril 2011.

Après des années de présence industrielle aux Etats-Unis, Volkswagen avait fermé à la fin des années 80 son usine de Westmoreland (Pennsylvanie), pour se replier sur le Mexique. Mais, à l'exemple de ses compatriotes BMW et Mercedes, le consortium d'outre-Rhin a décidé à la fin de la précédente décennie de construire une usine de 2.400 personnes aujourd'hui.

Objectif: la Chine

En Chine, le groupe Volkswagen cartonne carrément, en bondissant de 18,7% à 1,5 million. La Chine absorbe trois fois plus de véhicules du groupe que... l'Allemagne. Pionnier en Chine, où il fête cette année le trentième anniversaire du début de sa production à Shanghai, Volkswagen met le paquet

« Nous allons investir 9,8 milliards d'euros entre 2013 et 2015 en Chine », affirmait en avril dernier au salon de Shanghai Jochem Heizmann, membre du directoire du consortium en charge de la Chine. Des sommes énormes, puisque Volkswagen affirme avoir déboursé 15,7 milliards entre... 1985 et 2012 ! « Nous accroîtrons nos capacités de 2,6 millions de véhicules annuels actuellement à plus de 4 millions d'ici à 2018 et nos effectifs augmenteront de 75.000 à 100.000 personnes » dans l'ex-Empire du milieu.  A ce jour, Volkswagen compte une douzaine d'usines dans le pays.

Porsche cartonne

Au sein du groupe allemand, la marque Porsche ne connaît pas la crise. Le constructeur de luxe a livré plus de 81.500 voitures neuves à l'échelle mondiale sur les six premiers mois de l'année, en hausse de 18%. Un record pour un premier semestre. En Chine,  la célèbre firme de voitures de sport haut de gamme rencontre un fort succès à 18.300 voitures (+20% sur le semestre). Aux États-Unis, c'est carrément une hausse de 30% qui s'affiche à 21.300 véhicules.

Même en Europe, Porsche enregistre une petite hausse (+2,1% à 26.199). Audi a progressé pour sa part de 6,4% à 780.500 véhicules dans le monde sur six mois, la marque Volkswagen (hors utilitaires) de 4,4% à 2,91 millions, grâce notamment à la nouvelle Golf VII. Le label Volkswagen Utilitaires est resté stable à 270.700. La filiale tchèque Skoda s'est repliée de 5,8% à 464.600. Mais la marque espagnole Seat a rebondi (+11,5% à 182.100).