Ford, Nissan, Toyota, Google : ça commence à rouler pour les voitures sans pilote

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  812  mots
La Google Car est déjà autorisée à circuler dans quatre États américains
Ford présente la voiture autonome qui se gare sans intervention humaine. La Nissan Leaf électrique qui se conduit toute seule circule déjà au Japon. Tout comme la "Google Car" aux Etats-Unis. Toyota promet une commercialisation pour son modèle dès 2015.

Fini les prises de tête!  Le conducteur commande le stationnement de sa voiture d'une simple pression sur un bouton, qu'il se trouve à son volant ou à l'extérieur! Pratique. Et ça marche :démonstration en a été faite au centre d'essais Ford de Lommel, en Belgique.

Pour concevoir un prototype de berline compacte Focus dotée d'un système de stationnement entièrement automatique, les ingénieurs du groupe américain se sont appuyés sur les technologies existantes : l'"Active Park Assist" (un système qui permet à la voiture de faire toute seule un créneau en appuyant sur un bouton déjà utilisé par des modèles de série dans plusieurs marques) et la transmission à double embrayage "Powershift". Il contrôle la direction, la sélection des rapports de vitesses, la marche avant et la marche arrière, afin de se garer d'une simple pression sur un bouton, y compris à distance.

Dans le même registre,  l'équipementier français Valeo avait d'ailleurs montré en septembre, au dernier salon de Francfort, un système permettant justement d'appeler une voiture qui remonte du parking toute seule et vient vous chercher. Elle peut d'ailleurs aussi aller se garer sans conducteur.

Toyota dès 2015

Si ces systèmes vont être bientôt commercialisés, ils ne constituent que la première étape sur la route du véhicule entièrement autonome. Toyota a ainsi annoncé vendredi qu'il mettrait sur le marché vers 2015 des véhicules capables de passer en "conduite automatique" tout en respectant les distances de sécurité et en restant dans la bonne trajectoire.

  • "Ces technologies avancées permettent d'empêcher les erreurs humaines, de réduire le stress de conduite et d'aider les conducteurs à éviter les accidents. Ce qui devrait favoriser la baisse du nombre de morts sur les routes", a expliqué Moritaka Yoshida, un responsable de Toyota.

Le groupe japonais travaille sur les techniques de conduite automatique depuis une vingtaine d'années. "Les voitures équipées de cette technologie détectent les accélérations et les coups de frein de celles qui les précèdent, ce qui rend le trafic plus fluide", a précisé un chargé du projet, Mitsuhisa Shida. "Elles échangent les informations à chaque dixième de seconde".

Le véhicule peut aussi détecter un piéton ou un animal sur la route, et immédiatement freiner puis modifier sa trajectoire pour l'éviter. Et ce quatre secondes avant le choc potentiel, précise Toyota.

Une Leaf électrique autonome chez Nissan

Nissan vient pour sa part d'annoncer l'immatriculation d'une Nissan Leaf  "autonome". Cette voiture de test électrique pourra circuler librement au Japon sur route pour des essais grandeur nature. Objectif:  : commercialiser des voitures autonomes à l'horizon 2020. Nissan affirme que la conduite autonome permettra de parvenir au "zéro d'accidents mortels impliquant ses véhicules".

La Leaf du partenair de Renault réunit plusieurs fonctionnalités : maintien et changement de file automatiques; sortie d'autoroute autonome; dépassement de véhicules plus lents ou à l'arrêt; arrêt au feu rouge. Le tout pour une circulation sans intervention du conducteur dans les embouteillages.  Nissan puise d'ailleurs dans certains systèmes déjà disponibles sur des voitures de série chez la plupart des constructeurs, comme l'alerte de changement de file, la surveillance des angles morts et la détection des objets en mouvement.

Notons au passage que ces systèmes d'assistance sécuritaires aujourd'hui disponibles en option ou en série,  dans lesquels on compte aussi la détection d'obstacles ou le freinage automatique en cas d'urgence - que nous avons testés - sont pour l'heure assez "difficiles à vivre": ils bipent en permanence dans les embouteillages. Des progrès restent en faire coté convivialité.

La "Google Car" circule déjà sur route aux Etats-Unis

Enfin, Google travaille depuis trois ans sur des véhicules qui pourraient circuler sur nos routes dans un futur proche. Les derniers investissements réalisés par la société américaine montrent que le géant de l'Internet a donné un coup d'accélérateur à son projet.  Le journal allemand "Frankfurter Allgemeine Zeitung"  affirmait l'été dernier que Google était proche d'un accord avec l'équipementier Continental. Dans le cadre de ses recherches sur ces voitures sans chauffeur, Google utilise pour le moment des Toyota Prius hybrides...

Ces voitures, équipées d'un radar sur le toit, de multiples capteurs et d'un ordinateur de bord relié aux serveurs de Google, réagissent plus vite qu'un conducteur. Ces véhicules intelligents sont déjà autorisés à circuler dans quatre États américains. Problème: les voitures de test de Google coûteraient environ 150.000 dollars (115.000 euros).

Pour que ces voitures puissent être vendues,  il faut qu'elles soient abordables, fiables à 100% et... autorisées. En France, il faudrait ainsi changer la législation qui actuellement interdit à une voiture sans conducteur de rouler sur nos routes.