Le succès des hybrides dope les ventes de Toyota en Europe

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  467  mots
La compacte Auris hybride est produite en Grande-Bretagne
Toyota remonte la pente en Europe. Le groupe automobile japonais y a écoulé 847.540 véhicules. Ce qui reste toutefois loin des records passés. Les modèles hybrides ont progressé de 43 %.

Toyota est le pionnier et le champion des véhicules hybrides. Et ces modèles qui combinent un moteur à essence et une (petite) motorisation électrique tirent les ventes du numéro un nippon en Europe. Les volumes de ces véhicules, abusivement appelés "verts" même s'ils sont plus propres que des diesels, y ont progressé de 43 % l'an dernier à 156.863 unités, y compris les scores de la marque de luxe Lexus. Un record. Ces modèles représentent désormais près de 20 % des ventes du consortium nippon sur le Vieux continent, voire 28 % sur la seule Europe
occidentale.

La production européenne d'hybrides a d'ailleurs doublé, totalisant 116.383 unités dans les
usines française et britannique. La petite Yaris hybride produite à Valenciennes (avec des composants hybrides importés du Japon)  a même clôturé l'année en multipliant par plus de deux ses volumes de fabrication à  49.774 exemplaires,. C'est le véhicule thermique-électrique le plus produit en France, devant les Peugeot et Citroën hybrides-diesel.

Les profits, plutôt que les volumes

Toyota Motor Europe a écoulé en tout 847.540 véhicules l'an dernier en Europe, soit 9.569 de plus qu'en 2012. Le groupe nippon remonte très doucement la pente. Mais les volumes ne font pas tout. "En 2010, on vendait 808.300 unités en Europe (ndlr : Russie comprise) et on perdait de l'argent dans les activités automobiles", nous expliquait récemment Didier Leroy, le patron de Toyota Europe.

Mais, en 2013, "on (a) un bénéfice à trois chiffres", précisait ce brillant français, un ancien de Renault qui fut le créateur de l'usine tricolore de Toyota à Valenciennes. "Nous sommes dans des volumes sensiblement similaires par rapport à 2010, mais avec une réelle profitabilité. Mon but, c'est que, quel que soit le marché, nous soyons toujours profitables".

Pour cela, Didier Leroy a abaissé le point mort dans les usines en les spécialisant. "Désormais, les usines britannique et turque tournent à 100 % de leurs capacités, contre 50 % à 60 % il y a un an et demi. Et le site de Valenciennes (Nord) tourne aussi à 100 %", assurait Didier Leroy. "On n'a pas de surcapacités".

Encore loin du pic de 2008

Toyota est certes encore loin de ses volumes record de 2008 en Europe (1,14 million d'unités vendues). Mais le dirigeant ne regrette pas ce temps-là. "On avait beau faire des ventes record, on perdait des centaines de millions d'euros dans les activités automobiles", se rappelle-t-il. La firme  n'en vise pas moins de "dépasser à nouveau le million d'unités à terme. Ça sera en 2015 ou 2016 ? Je ne sais pas", précisait Didier Leroy. 

Le pionnier nippon des voitures thermiques-électriques, qui lança sa première Prius hybride en 1997, a écoulé  en tous cas un record de 1,25 million de véhicules hybrides dans le monde l'an dernier. En 2012, Toyota avait  livré 1,21 million de voitures "vertes".