Le constructeur russe des Lada, contrôlé par Renault, licencie

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  451  mots
Usine de Togliatti (Avtovaz)
Héritage de l'époque soviétique, le premier constructeur automobile russe, Avtovaz (Lada) a des sureffectifs chroniques. Il annonce la suppression de 7.500 emplois en 2014 et prévoit par ailleurs de réduire 5.000 départs non remplacés.

Le premier constructeur automobile russe, Avtovaz (Lada), partiellement contrôlé par Renault,  annonce ce jeudi qu'il va supprimer 7.500 emplois en 2014, soit plus de 10% de ses effectifs. Raison invoquée: "le besoin d'améliorer les finances de l'usine, la structure de production, l'organisation et l'optimisation des coûts, dans un contexte de déclin des ventes en Russie et de prévisions de marché négatives pour 2014". Le groupe de Togliatti (à mille kilomètres au sud-est de Moscou) prévoit par ailleurs de réduire les effectifs de 5.000 personnes, notamment par le biais de départs non remplacés.

Cette décision intervient alors que le constructeur phare de l'ex-Union soviétique est dirigé désormais par un ancien cadre dirigeant de General Motors. Le Suédois Bo Andersson, qui fut naguère directeur des achats de GM, vient d'être nommé Directeur général, en remplacement d'Igor Komarov.

Ventes en chute libre l'an passé

Avtovaz a annoncé le 10 janvier dernier un recul de 12% de ses ventes en 2013 à 534.911 véhicules, dont 456.309 en Russie et 78.602 seulement à l'étranger. Création du régime soviétique avec l'aide des ingénieurs de Fiat  dans les années 60, Avtovaz a eu son heure de gloire dans les années 70 et 80, quand ses Fiat 124 rebaptisées se vendaient notamment très bien en Europe occidentale grâce à des prix canon, et ce malgré une finition et une fiabilité désastreuses.

Avtovaz a subi ensuite, tout au long des années 90 et surtout 2.000, le contrecoup de l'ouverture du marché russe, de son passage difficile de statut de consortium soviétique à celui d'entreprise (à peu près) comme les autres même s'il emploie encore 70.000 personnes, ce qui est énorme vu ses niveaux de production. Avtovaz à pâti alors d'une désaffection du public pour sa gamme de modèles pas chers mais vétustes et le tarissement de ses débouchés à l'export devant la concurrence des produits coréens puis chinois, mais aussi des Dacia de Renault.

Avtovaz a enregistré une perte de 2,6 milliards de roubles (60 millions d'euros) au premier semestre 2013, contre un bénéfice net de 27,4 milliards de roubles (626 millions d'euros) un an plus tôt. Son chiffre d'affaires a fléchi de 7% à 83 milliards de roubles (1,9 milliard d'euros).

Prise de contrôle progressive

L'Alliance Renault-Nissan a signé un accord pour une prise de contrôle d'Avtovaz, qu'elle doit boucler d'ici à la mi-2014. Renault devrait détenir 50,1% de la société-commune d'ici à juin 2014. Le japonais Nissan, qui n'était pas auparavant actionnaire, vise une participation à hauteur de 17%. Renault avait précédemment déboursé en février 2008 un milliard de dollars (750 millions d'euros) pour acquérir 25% plus une action du premier groupe auto russe.