L'Alpine sportive de Renault sortira à la mi-2016

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  632  mots
La fameuse berlinette Alpine de la fin des années 60-début 70. (Crédits : <small>wikipedia</small>)
Malgré des rumeurs, Renault confirme que la future sportive de Renault, l'Alpine, sortira bien de l'usine normande de Dieppe à la mi-2016. Un projet que Carlos Tavares, ex-bras doit de Carlos Ghosn chez Renault et désormais patron de PSA, a porté à bout de bras.

Oui, oui, il y aura bien une Alpine. Après le limogeage inopiné de Carlos Tavares l'été dernier chez Renault et son arrivée chez PSA, on se disait que le projet de voiture sportive, que le dirigeant avait soutenu à bout de bras au sein du groupe au losange, ne sortirait pas. Mais le futur véhicule emblématique à hautes performances de Renault sera prêt comme prévu à la mi-2016, a-t-on appris mardi de source syndicale. La nouvelle a été confirmée par la direction de l'usine normande de Dieppe, où elle sera fabriquée, au cours d'une réunion du comité d'entreprise de l'usine.

Projet officialisé en novembre 2012

"On nous a confirmé que, même si on retravaille un peu le design de la voiture, cela ne changera pas la date de lancement", a déclaré à l'AFP Patrick Carel, délégué CGT. "On nous a dit qu'un panel d'experts travaillait sur la carrosserie, sans préciser s'il s'agissait de retoucher les ailes, les portes, les feux ou autre chose", a-t-il ajouté. Des informations parues il y a quelques jours dans la presse automobile et mardi dans le quotidien Aujourd'hui en France avaient laissé entendre que les changements prévus sur le modèle initial risquaient de retarder sensiblement le lancement.

La marque Alpine a disparu en 1995 dans l'indifférence générale. Mais, après bien des tentatives avortées,  en juin 2013, Carlos Ghosn, PDG de Renault, avait signé un accord pour la recréer en co-entreprise avec la société britannique Caterham, un spécialiste des petites voitures de sport. Le projet avait été officialisé le 5 novembre 2012.

Comme ses ancêtres, la nouvelle Alpine doit être produite dans la petite usine Renault de Dieppe (400 salariés), de même que le nouveau modèle que prévoit Caterham. L'usine produit déjà au compte-gouttes la version sportive de la Clio, la Clio IV RS.  Cette nouvelle voiture emblématique, qui reprend le label du champion du monde des rallyes de 1973, devrait être vendue moins de 50.000 euros. Le véhicule pourrait développer "200-250 chevaux", rester assez léger en pesant "1,2-1,3 tonne" seulement, avec des dimensions très contenues, selon nos informations. Cette Alpine "ressemblerait à la berlinette A 110 (la mythique voiture des années 60 et début 70)", avait indiqué à La Tribune le patron du design de Renault, Laurens van den Acker. 

Une très longue histoire

Alpine a une très longue histoire qui remonte à... 1955. Créée par un concessionnaire Renault, Jean Rédélé, à Dieppe (Seine-Maritime), Alpine a vécu quarante ans d'histoire passionnelle et... mouvementée. Tout a démarré avec un petit coupé qui reposait sur une modeste base de 4CV. La Berlinette A108 a été dévoilée pour sa part en 1960. Un véhicule-clé, qui a servi de base à la fameuse A 110, laquelle est devenue la voiture sportive française par excellence, délicate à piloter, exiguë, médiocrement fabriquée,mais d'une légèreté et d'une agilité phénoménales.

Grâce à elle, Alpine a remporté le titre mondial des rallyes. L'heure de gloire. Après... est hélas venue la déchéance, avec notamment la reprise directe d'Alpine par Renault qui se fourvoiera ensuite dans la tentative de recréer une Porsche à la française, avec des véhicules trop chers mais peu fiables.

Renault espère redorer son image avec une voiture porte-drapeau. Reste que la politique sécuritaire et répressive du tout-radar n'est guère favorable à une voiture de sport. Si elle fait vibrer le coeur des passionnés âgés, la marque Alpine, dont les ventes annuelles ont toujours été très faibles, est en outre totalement oubliée des personnes de moins de 40 ans. Et, hors de France, elle est encore plus ignorée!