Aston Martin dans le rouge : le luxe auto ne rapporte pas toujours

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  490  mots
L'Aston Martin Vanquish
Le prestigieux constructeur britannique de voitures sportives prévoit de renouer avec les bénéfices après... 2016. Isolée, la firme anglaise a du mal à s'en sortir. Mais elle a passé fin 2013 des accords avec Mercedes.

Aston Martin, le prestigieux constructeur britannique de voitures sportives et luxueuses, prévoit de renouer avec les bénéfices après... 2016, a déclaré lundi le Directeur financier Hanno Kirner, dans un entretien à l'agence Reuters. Pas avant! La firme à l'histoire mouvementée, qui existe depuis 101 ans, commencera alors à recueillir les fruits d'un programme d'investissements de 500 millions de livres (613 millions d'euros) étalé sur cinq ans. Aston Martin est le seul constructeur de modèles à hautes performances de très haut de gamme à rester indépendant. Porsche et Lamborghini sont intégrés à l'allemand Volkswagen, Maserati et Ferrai à l'italien Fiat. Jaguar est la possession de l'indien Tata. Tout seul,  Aston Martin a justement du mal...

Accord avec Mercedes

En décembre 2013, Aston Martin avait du coup annoncé une association avec la division Mercedes-AMG de  l'allemand Daimler, qui lui livrera des moteurs V8. A cette occasion, Daimler a pris une participation de 5% dans le fabricant anglais. Un projet de "SUV" (4x4) avec Mercedes est à l'étude, selon l'agence Bloomberg.  Ce véhicule n'arriverait pas toutefois avant trois ans.

Pas de chance: au début du mois de février, le constructeur a dû annoncer le rappel en atelier de 17.590 voitures, soit la majorité de sa production des six dernières années, après avoir découvert qu'un sous-traitant d'un fournisseur chinois utilisait du plastique de contrefaçon pour fabriquer un composant.

Cette vieille marque centenaire au passé tumultueux a été créée en 1913 par  Lionel Martin. Le nom provient du nom de son créateur combiné à celui de la course de côte d'Aston Clinton, que remporta en 1913 Lionel Martin. En 1947,  la firme fait face à des difficultés financières et est rachetée par David Brown qui la fusionne avec sa marque Lagonda. Il installe l'usine à Newport Pagnell. En 1959, sortent les DBR, ces voitures de course qui feront la renommée de l'entreprise. Elle gagneront au Nürburgring, au Mans... Cette même année apparait la somptueuse DB5, la voiture de James Bond... 

Un peu plus de 3.000 unités par an

La marque passe sous le contrôle d'investisseurs américains au début des années 70, puis d'armateurs grecs la décennie suivante. En 1987, c'est l'américain Ford qui reprend la majorité des actions. Mais le groupe de Detroit la revendra en 2007. C'est un consortium mené par David Richards, John Sinders et deux sociétés koweitiennes qui acquièrent alors l'emblèmatique société. Le fonds de capital investissement italien Investindustrial  a enfin annoncé en décembre dernier qu'il reprenait  37,5% du constructeur, pour 150 millions de livres (186 millions d'euros)...

La firme produit les Vantage,  DB9 (à partir de 175.000 euros), Vanquish (250.000 euros) ou la limousine Rapide. Elle écoule un peu plus de 3.000 unités annuelles en moyenne (4.200 en 2011. 15% des ventes sont réalisée en Asie, mais Aston Martin n'est pas encore assez implanté dans les pays émergents, contrairement à Porsche ou Ferrari. Aston Martin affirme  vouloir doubler ses livraisons d'ici à 2016,