Nissan veut produire des mini-voitures au Japon

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  332  mots
Nissan Dayz, achetée chez Mitsubishi
Carlos Ghosn, PDG de Nissan et Renault, veut produire ses propres mini-véhicules dans l'archipel. Cette catégorie de voitures fiscalement favorisées au Japon représente le tiers du marché automobile nippon.

Nissan prévoit de produire ses propres mini-voitures, des véhicules à moteurs de moins de 660 centimètres-cubes fiscalement favorisés au Japon et qui représentent le tiers du marché nippon, annonce Carlos Ghosn, PDG du constructeur et de Renault, au journal économique Nikkei.

Achats chez Mitsubishi et Suzuki

Nissan, dont le français est le premier actionnaire, a vendu lors de l'exercice écoulé (d'avril 2013 à mars 2014) 225.700 de ces véhicules dans le pays. Soit le tiers environ de ses ventes sur son marché intérieur. Mais il s'agit aujourd'hui de modèles achetés chez ses compatriotes Mitsubishi ou Suzuki. 

Les ventes de petites voitures "dépassent les attentes",  affirme Carlos Ghosn. Dans cette optique, le dirigeant a visité lundi l'usine de Kyushu, l'une des plus importantes du groupe, précise encore le Nikkei, ajoutant qu'aucune décision n'avait été prise à ce stade en termes de calendrier ou de volume de production.

Un segment fiscalement protégé

Les "midgets" sont des véhicules vendus exclusivement au Japon. Leurs ventes ont enregistré en juin leur douzième mois consécutif de progression. C'est par cette catégorie de véhicules que le Japon a commencé sa motorisation, dans les années 50 et 60. Ces "midgets" sont des véhicules de très petites dimensions et hautement sophistiqués qui ne sont pas exportables. Les économies d'échelles sont donc difficiles à assurer.

Mais, comme aucun constructeur étranger ne vient les concurrencer sur ce créneau, les spécialistes de ces "midgets" comme Daihatsu (Toyota), Mitsubishi ou Suzuki, parviennent à une bonne rentabilité. L'Union européenne, en discussions avec le Japon sur un traité de libre-échange, pourrait demander le démantèlement des mesures fiscales qui protègent ces produits typiquemnt japonais sur leur propre marché, à la demande de l'ACEA (Association des constructeurs européens).

Nissan entend dynamiser ainsi sa production dans l'archipel, pour atteindre l'objectif annuel d'un million d'exemplaires assemblés sur le sol nippon, alors qu'une baisse de 8,9% à 911.000 unités est attendue en 2014-2015.