Renault enregistre une année 2014 en demi-teinte

Par Nabil Bourassi  |   |  598  mots
Lancé au printemps 2013, Captur est le gros succès de l'année pour Renault.
2014 s'achève avec un arrière-goût amer pour Renault. Certes, ses ventes sont en hausse, mais elles tiennent davantage à la marque Dacia et au marché européen. Les ventes internationales ont rencontré d'importantes difficultés même si le groupe a montré une certaine résistance sur les marchés les plus stratégiques.

Il y a une bonne et une mauvaise nouvelle chez Renault. La bonne nouvelle, c'est que le groupe affiche des ventes mondiales en hausse de 3,2% avec 2,7 millions d'immatriculations en 2014. Dacia a toujours le vent en poupe et continue de porter les ventes du groupe. Elle a profité de la progression du marché européen (+5,7% en 2014) lui permettant de gagner des parts de marché (2,9% contre 2,4% en 2013). La marque low cost du groupe français a ainsi vu ses ventes mondiales progresser de 19% sur l'année. De son côté, Renault a progressé sur le marché européen, pour atteindre une part de marché de 6,9% contre 6,6% en 2013 (d'après les chiffres de l'association européenne des constructeurs automobiles).

Dacia domine le podium

Certes les ventes en volumes de la marque au losange sont très supérieures à celles de Dacia, (2,118 millions, contre 511.000). Mais en y regardant de près, on constate néanmoins que sur les quatre modèles les plus vendus dans le monde, trois sont des modèles Dacia. Ainsi, la Dacia Duster (même badgé Renault sur certains marchés) monte sur la première marche du podium. Renault Clio IV s'érige à la seconde place, puis suivent les nouvelles Logan et Sandero, toutes deux issues du catalogue Dacia. Il faut néanmoins reconnaître que le Captur est un gros succès pour la marque au losange.

Bonne résistance à l'international

La vraie mauvaise nouvelle, c'est que partout ailleurs les ventes de la marque Renault déclinent. Les ventes mondiales (Europe incluse) sont en retrait de 0,6%, et encore, grâce aux véhicules utilitaires légers (+4,7%), car autrement les voitures particulières reculent de 1,4%.

En réalité, le groupe semble avoir subi et plutôt bien résisté aux turbulences de ses principaux marchés internationaux. En Russie par exemple, troisième marché de Renault, cela a été particulièrement difficile pour le groupe en raison des troubles géopolitiques, de la chute des cours du pétrole et des graves fluctuations monétaires. Le marché russe s'est ainsi affaissé de 10% sur l'année. Renault a toutefois fait mieux avec une baisse des ventes limitée à 7,7%, ce qui lui a permis de grignoter 0,3 point de parts de marché (7,9%).

Le Brésil sauve les meubles

En Amérique Latine, le groupe a moins bien résisté puisqu'il a perdu 0,2% de parts de marché. Ses immatriculations ont ainsi baissé de 10,7%. Néanmoins, Renault sauve les meubles grâce au marché brésilien sur lequel il a gagné 0,5 point de parts de marché à 7,1%. En Colombie, Renault est la deuxième marque du pays avec 16,6% du marché (+0,5 point). En revanche, le constructeur est en difficulté en Argentine où il a reculé de 2,5 point de part de marché à 12,9%. Le groupe invoque un choix stratégique de limiter les importations dans ce pays en raison de la baisse du peso.

En Corée du Sud, les ventes de la marque Renault Samsung Motors ont affiché une franche augmentation de 33,3%, sur un marché en hausse de 9%, ce qui lui permet d'afficher une part de marché de 5,7%

Cinq modèles pour relancer Renault

En 2015, le groupe français espère étoffer ses volumes. En Europe, elle compte sur le lancement de son nouvel Espace pour reconquérir des parts de marché sur un segment riche de marges, à l'instar de son Captur. Le lancement d'un nouveau grand SUV pour remplacer le Koleos (il sera présenté début février), dont les performances avaient déçu, devrait permettre d'animer le réseau. En tout, le groupe compte lancer cinq nouveaux modèles cette année.